On découvrait en juillet 2019 qu’Apple améliorait Siri en utilisant des sous-traitants chargés d’écouter des enregistrements audio captés par son assistant vocal. Une pratique courante dans l’industrie, puisque Amazon comme Google ont été critiqués pour la même raison l’an dernier. Suite à la polémique, Apple avait fini par mettre un terme au programme d’écoute, puis annoncer des changements qui ont été mis en place à l’automne.
Cela ne suffit pas pour Thomas le Bonniec, un Français qui travaillait pour Apple au sein d’une firme de sous-traitance en Irlande sur ce programme d’écoute. C’est aussi lui qui avait fait partie des lanceurs d’alerte l’an dernier et il a envoyé cette semaine une nouvelle lettre aux autorités compétentes de l’Union européenne. Dans sa lettre, il dénonce l’absence d’actions de la part de l’Europe face à Apple et les autres entreprises qui ont utilisé les mêmes pratiques.
En conséquence, le DPC (Data Protection Commissioner), l’organisme irlandais en charge de faire appliquer la législation notamment en matière de vie privée, s’est à nouveau saisi du dossier. Il avait déjà contacté Apple suite aux révélations de juillet dernier, il l’a fait à nouveau suite à cette lettre. La firme de Cupertino n’a pas encore répondu aux nouvelles questions de l’organisme, dont on ne connaît pas le contenu exact.
Cette lettre survient alors que le RGPD européen s’apprête à fêter son deuxième anniversaire. Certains critiquent son manque d’efficacité pour lutter contre les gros acteurs américains et c’est manifestement aussi l’avis de Thomas Le Bonniec, qui souligne dans son message que « adopter une loi ne suffit pas : il faut aussi la faire respecter face aux contrevenants ». Reste maintenant à déterminer si Apple respecte le RGPD avec l’implémentation actuelle de Siri, et si la firme de Cupertino mérite des sanctions pour les écoutes effectuées jusqu’en août 2019.