La société Disney a rempli son contrat avec Disney+, au-delà même des espérances des analystes. Le service de streaming lancé à l’automne a fait un véritable carton sur les trois premiers mois de son existence, avec 28,6 millions d’abonnés aux États-Unis. Ce n’est pas le résultat d’un savant calcul d’analystes, c’est le chiffre officiel donné par le géant des médias. Qui évoque en conséquence une croissance spectaculaire du chiffre d’affaires de la division des ventes directes qui intègre désormais le service : de 900 millions de dollars sur le dernier trimestre 2018 à 4 milliards pour cette année.
Ces excellents résultats ont déjoué toutes les attentes, celles de Walt Disney — qui n’était pas prêt à accueillir dix millions d’abonnés dès le premier jour — et aussi celles des analystes qui imaginaient que le service pourrait rassembler 20 millions d’abonnés à la fin de l’année 2020. En trois mois, cette estimation est déjà largement dépassée et Disney+ devrait encore connaître une croissance importante dans les prochains mois, avec son lancement dans plusieurs pays européens courant mars1.
Lors de la présentation de Disney+, l’entreprise espérait compter entre 60 et 90 millions d’abonnés en 2024. On imagine que Walt Disney va revoir ses ambitions à la hausse, même s’il ne faut pas oublier que l’effet de nouveauté va s’estomper. Est-ce que l’entreprise pourra conserver autant d’abonnés sur du long terme ? Comme tous les acteurs du domaine, elle mise sur du contenu spécifique, mais ce service de streaming a aussi l’avantage de disposer d’un immense catalogue très populaire, notamment auprès des familles.
Quoi qu’il en soit, c’est un succès incontestable, qui permet à Disney+ de dépasser HBO Now, concurrent bien établi outre-Atlantique, et pas loin derrière Hulu qui appartient aussi à Walt Disney de toute manière. Netflix reste encore loin devant avec ses 61 millions d’abonnés aux États-Unis et Apple s’est bien gardé de donner des chiffres pour Apple TV+. Des analystes parlaient de 33 millions de comptes, mais une nouvelle analyse évoque un chiffre nettement plus bas, avec moins de dix millions de comptes créés aux États-Unis.
Dans un cas comme dans l’autre, ce ne sont en majorité pas des comptes payants, Apple ayant offert la première année d’abonnement à son service pour bon nombre de clients. Et puis, Apple TV+ doit se contenter d’un catalogue rachitique, car composé uniquement de créations originales, quand Disney+ bénéficie déjà d’un grand nombre de séries et longs-métrages déjà très populaires. Même si Tim Cook s’est dit très satisfait du lancement à l’occasion de l’annonce des résultats financiers, les ambitions de la firme de Cupertino sont certainement nettement plus modestes dans ce domaine.
MàJ le 05/02/2020 08:54 : suite à l’annonce de ses résultats, Walt Disney a aussi évoqué le cas de Hulu, son autre service de streaming qui est toujours strictement états-unien depuis sa création. Cela fait quelques années que l’entreprise compte le déployer à l’étranger, mais le lancement de Disney+ a retardé l’échéance. Le groupe prévoit de commencer à offrir Hulu à l’étranger à compter de 2021, sans donner pour le moment de calendrier précis de sortie.
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Ce sera le 24 mars en France, pour 6,99 € par mois ou 69,99 € par an. ↩
Source : The Verge