Margrethe Vestager avait promis de garder un œil sur le marché du paiement mobile. La femme politique danoise, qui a conservé son poste de commissaire européenne à la Concurrence, n’avait pas menti. Selon la firme MLex, spécialisée dans l’analyse des régulations du secteur commercial, la Commission européenne sonde les principaux acteurs du monde du paiement, particulièrement au sujet d’Apple Pay.
À l’issue d’une enquête sur le paiement mobile, les autorités danoises avaient rejeté les accusations d’abus de position dominante à l’encontre d’Apple… parce qu’Apple « n’est pas en position dominante ». En décembre dernier, Margrethe Vestager concédait n’avoir « trouvé aucune preuve suffisante pour lancer une enquête sur Apple Pay », mais assurait qu’elle se pencherait de nouveau sur le dossier à l’avenir.
Cauchemar de Google et d’Amazon, qui enchainent les enquêtes et les amendes, Vestager semble être repartie à l’assaut. Un porte-parole confirme que la Commission enquête sur « des pratiques commerciales présumées anticoncurrentielles et des comportements abusifs » dans le secteur du paiement. « Dans ce contexte, la Commission surveille attentivement le développement des solutions de paiement mobile et le comportement des acteurs du marché », ajoute-t-il.
Les enquêteurs s’intéresseraient particulièrement au cas d’Apple Pay, et ont interrogé des banques et des services de paiement en ligne, ainsi que des développeurs. D’après MLex, certaines questions porteraient sur les achats intégrés, qui mettent Apple Pay au premier rang des moyens de paiement. L’enquête danoise avait porté sur le fait qu’Apple se réservait la puce NFC de l’iPhone dans le cadre des paiements.
Apple avait déjà eu maille à partir avec le régulateur suisse pour des raisons similaires. Le service de paiement des principales banques helvètes, Twint, tourne autour d’un code QR. En approchant son iPhone du terminal de paiement pour scanner le code, la puce NFC était activée, et avec elle Apple Pay. Apple avait apaisé le courroux de la Commission de la concurrence en promettant une « solution technique plus favorable pour la concurrence ».