Contrairement à Netflix qui a cherché à produire du contenu original dans tous les genres imaginables, Apple a une idée assez précise des séries et films que l’on retrouvera sur Apple TV+, son nouveau service de streaming qui sera lancé à l’automne. Dès le départ, les dirigeants d’Apple ont rejeté la violence gratuite ou le sexe à outrance, au profit d’une ligne plus familiale. Ce choix a valu des critiques de la part de producteurs, peu habitués à voir une grande entreprise comme Apple influencer l’écriture des projets :
Steven Knight, créateur de l’excellente série Peaky Blinders pour la BBC, travaille pour Apple TV+ sur une série de science-fiction nommée See. Jason Momoa et Alfre Woodard auront des rôles importants dans cette série et c’est eux qui sont montés sur la scène du Steve Jobs Theater le mois dernier pour la présenter. On sait que le sujet sera une dystopie où l’humanité a été réduite à quelques millions d’individus tous aveugles, un point de départ intriguant, mais qui réserve encore beaucoup de surprises.
Quoi qu’il en soit, Steven Knight n’a eu aucun problème avec Apple. Le scénariste a expliqué dans une interview publiée le week-end dernier par le Journal du Dimanche avoir eu « toute liberté artistique ». Naturellement, il ne parle qu’en son nom et peut-être qu’Apple a traité différemment les scénaristes moins connus et laissé une plus grande marge de manœuvre aux grands noms. Ou alors peut-être que See est une série sans violence gratuite ni sexe à outrance, qui ne posait aucun problème aux dirigeants d’Apple ?
On pourra en juger quand See sera diffusée, à une date qui n’est pas encore connue. Apple TV+ pourra compter sur un grand nombre de créations originales, mais on sait déjà qu’elles ne seront pas toutes prêtes au lancement. Dans la même interview, Steven Knight indique aussi que la qualité devrait primer sur la quantité :
Ils ont beaucoup d’ambition et les ressources pour la concrétiser. Mais ils ont aussi envie de faire de la qualité, pas simplement balancer du contenu pour faire un maximum d’audience.
Dans ces conditions, on imagine que la firme de Cupertino préférera retarder un projet plutôt que de le lancer rapidement, si la qualité peut être améliorée. On verra à l’automne si cette exigence paye.