Ni le New York Times, ni le Washington Post ne font partie des quotidiens partenaires d’Apple News+. Et visiblement, ces deux prestigieuses publications américaines n’ont aucune envie de faire partie du service de lecture illimitée d’Apple ; le NYT notamment a été très clair sur son opposition au modèle économique proposé par le constructeur (lire : Le New York Times s'oppose au projet de « Netflix de la presse » d'Apple).
Vanity Fair, qui fait partie de l’aréopage de publications disponibles dans Apple News+, revient sur les coulisses des négociations entre les éditeurs et la Pomme… et tout particulièrement Eddy Cue. Pour attirer ces deux quotidiens, le vice-président des Services a mis en place une stratégie que l’on pourrait qualifier de « drague lourde » : « [Apple] nous a mis énormément de pression », raconte une source.
« Eddy Cue était souvent présent dans les bureaux et en dehors, en essayant vraiment de courtiser [la direction des journaux] », raconte cet insider. L’argument-massue de Cue était : « Nous allons faire de vous le quotidien le plus lu au monde ». Un pitch qui n’a pas eu les effets escomptés. Ce d’autant qu’il s’accompagnait d’exigences importantes : Apple veut tout le contenu, pas simplement une sélection d’articles, ainsi que des exclusivités. Sans oublier les 50% de commission empochés par Apple, le partage du reste entre toutes les publications, l’absence de relation avec les lecteurs…
Bref, c’était trop pour le New York Times et le Washington Post, qui de plus n’ont pas réellement besoin du service d’Apple pour exister numériquement. Le constructeur de Cupertino a cependant pu compter non seulement sur la pléthore de magazines partenaires de Texture, mais aussi sur le Los Angeles Times et surtout, le Wall Street Journal. Les relations entre Apple et News Corp., propriétaire du journal financier, sont toujours au beau fixe.
Après tout, c’est News Corp. et Rupert Murdoch qui ont investi sans compter dans le Daily, premier — et unique — quotidien numérique exclusivement pour l’iPad. Une expérience qui s’est terminée en décembre 2012, un peu moins de deux ans après son lancement.
Si on retrouve tout le contenu du WSJ dans Apple News+, il faut le chercher. Seule une partie des articles est promue au sein du service ; il faudra fouiller dans les arcanes de l’application pour y débusquer les autres informations du quotidien (ce qui n’est pas forcément évident). Par ailleurs, News+ ne conserve que trois jours d’archives du Journal, qui facture son abonnement 39 $ après la première année. Loin des 10 $ du forfait d’Apple : on comprend que dans ces conditions, le quotidien veuille protéger ses arrières.