
Plusieurs pistes sur ce qu'Apple réserve fin janvier pour le milieu de l'édition peuvent être envisagées (lire
Apple : un special event pour iBooks et l'édition). Comme d'ouvrir les iBooks aux Mac/PC, de fournir de nouveaux outils de création de contenus ou de discuter de nouvelles conditions de partenariat entre Apple et les éditeurs (dont les liens font
l'objet d'une enquête en Europe).
Une autre hypothèse, plus originale, fait écho à des propos de Steve Jobs rapportés par son biographe. Le patron d'Apple souhaitait faire de l'iPad un nouveau cartable numérique et associer les éditeurs de manuels scolaires à cette démarche.
Il s'agissait moins, du point de vue de Jobs, de révolutionner le milieu scolaire dans son ensemble par la technologie que d'entamer une marche forcée vers le numérique pour certains supports papier. Il s'en était ouvert auprès de Ruppert Murdoch lors d'un dîner. Le patron de News Corp venait de confier à l'ancien recteur des écoles de New York la tâche de mettre sur pieds un service de manuels scolaires numériques.
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En fait, le secteur des manuels scolaires était le prochain grand domaine que Jobs voulait transformer » écrit Walter Isaacson dans la biographie de Steve Jobs «
Il pensait que cette industrie d'une valeur de huit milliards de dollars était mûre pour la révolution numérique. À ses yeux il était incroyable que tant d'écoles ne disposent pas de casiers, pour des raisons de sécurité, de sorte que les écoliers traînaient de lourds cartables toute la journée. » et Steve Jobs de lancer un nouveau défi «
L'iPad va résoudre ce problème ».
Pour y arriver, il projetait de recruter des auteurs réputés de manuels scolaires pour en créer des versions numériques, avec l'objectif d'en faire une fonctionnalité de l'iPad. Des contacts avaient été pris également avec des éditeurs - Pearson Education est cité - pour nouer des partenariats avec Apple.
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Le procédé de certification des manuels scolaires est corrompu » jugeait Jobs «
Mais si on rend les manuels scolaires gratuits et qu'ils sont livrés avec l'iPad, ils n'auront plus besoin d'être certifiés. L'économie délétère au niveau de l'État durera une décennie, et on leur offre la possibilité de sortir de ce processus et d'économiser de l'argent».
Est-ce qu'une telle ambition peut s'accommoder d'un événement décrit comme important, mais pas de grande ampleur ? À voir.