« Ne vous y trompez pas. Les nouveaux artistes que vous découvrez sur Spotify ne seront pas payés », profère Thom Yorke. Nigel Godrich explique que, selon lui, les petits labels et les artistes émergents ne peuvent pas être sous les projecteurs sur ce genre de service, ce qui pose problème en raison du revenu par écoute qui est très faible. Celui-ci est estimé entre 0,00099 € et 0,01 € selon le type d'abonnement (gratuit ou premium) et le support (mobile ou ordinateur de bureau). Une somme dont les artistes touchent 50 % au mieux. Dans une interview à Ecrans, l'économiste Will Page qui travaille pour Spotify déclarait qu'il était plus facile pour un groupe de connaître le succès sur cette plateforme que sur l'iTunes Store :Make no mistake new artists you discover on #Spotify will no get paid. meanwhile shareholders will shortly being rolling in it. Simples.
— Thom Yorke (@thomyorke) July 14, 2013
Dans une étude, j’ai ainsi montré que dans le téléchargement, 80% des 13 millions de chansons de l’iTunes Store n’avaient pas été touchées à l’époque, et que la distribution des autres suivait une forme très classique qui donne presque toute la place aux tubes. C’est l’inverse sur Spotify, où la traîne a bien été activée : 80% des chansons ont été écoutées au moins une fois depuis le lancement du service, tous marchés confondus. Ce qui m’intéresse le plus dans la longue traîne aujourd’hui, c’est le mouvement des morceaux de la traîne vers la tête. Est-ce qu’il y a plus d’obstacles entre les deux dans un magasin en dur ou sur l’iTunes Store que dans le streaming ? C’est là que ça devient intéressant, parce qu’on s’aperçoit dans les données qu’ajouter un morceau inconnu à une playlist populaire fait exploser sa popularité sur le long terme. Les groupes peuvent avoir accès à la tête du marché beaucoup plus facilement dans ce modèle et c’est un changement majeur.Grizzly Bear, un groupe indé populaire, a répondu en quelque sorte en avance à Will Page en déclarant l'année dernière que Spotify était peut-être bon pour se faire connaître, mais qu'avec 10 000 écoutes ils n'avaient touché que 10 dollars.
Thom Yorke vient pour sa part de retirer de Spotify ses œuvres solos et l'album d'Atoms for Peace, son supergroupe monté avec Nigel Godrich. Les albums de Radiohead sont toujours présents sur le service, à l'exception notable d'In Rainbows, qui avait été vendu en direct par le groupe à un prix libre. [MAJ 15h06] : Daniel Ek, fondateur et patron de Spotify, a répondu aux critiques de Thom Yorke et Nigel Godrich en affirmant que le but de Spotify était d'assurer un soutien financer à l'industrie musicale pour lui permettre d'investir dans de nouveaux talents.Spotify might be good for exposure but after about 10k plays we get approx 10 dollars
— Grizzly Bear (@grizzlybear) August 31, 2012
« Pour le moment, nous sommes toujours dans les premières étapes d'un projet à long terme qui a déjà eu un effet très positif sur les artistes et les nouvelles musiques. Nous avons déjà payé 500 millions de dollars aux ayants droit et d'ici la fin de l'année ce chiffre atteindra le milliard de dollars. [...] Nous mettons toute notre énergie pour faire de Spotify le service le mieux adapté aux artistes. Nous sommes continuellement en contact avec les artistes et les managers afin de voir comment Spotify peut les aider à bâtir leur carrière. »