Pour la première fois, les « vieux » albums se sont mieux vendus que les nouveautés aux États-Unis. Sur les six derniers mois, 76,6 millions d'albums de plus de 18 mois s'y sont vendus, contre 73,9 millions d'albums de moins de 18 mois.
L'album récent le plus populaire est sans conteste 21 d'Adele : alors qu'il va bientôt fêter ses 18 mois et deviendra donc un « vieil » album selon la définition officielle, il s'est vendu à 22 millions d'exemplaires tous supports confondus. Détenant trois records dans le Guiness World Records, c'est le premier album qui s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires sur l'iTunes Store en Europe.
Selon Nielsen, on trouve des compilations et des albums « classiques » de Whitney Houston ou des Guns N' Roses parmi les albums plus anciens connaissant toujours un grand succès. La raison n'est pas tant que le contenu que leur prix : ils sont désormais disponibles à un tarif deux voire trois fois moins élevé que lors de leur lancement, dans les bacs comme dans les rayonnages virtuels des boutiques en ligne.
David Bakula, analyste chez Nielsen, explique que ces albums atteignent la barre psychologique des 5 à 7 € qui peut séduire certaines personnes qui se tourneraient plutôt vers le piratage. « Je crois vraiment que dans le lot, il y a des clients qui achètent de la musique qui n'achetaient pas de la musique par le passé. » La première moitié de l'année 2012 a été marquée par le succès des offres d'abonnement par streaming, qui permettent elles aussi de consommer de la musique à bas prix.
Bref, aujourd'hui, l'offre légale commence à parvenir à concurrencer efficacement le piratage en étant simple d'accès et suffisamment abordable. Reste que la chute des prix ne sera pas éternelle : si les signaux commencent à repasser au vert, la situation de l'industrie musicale reste précaire — la solution au problème du piratage n'a pas encore été tout à fait trouvée.
[Nielsen via NME]