Apple l'a annoncé fièrement la semaine dernière à l'occasion de la présentation des résultats trimestriels : 800 millions de comptes iTunes sont maintenant actifs. Un chiffre impressionnant que l'analyste Horace Dediu a comparé à celui des comptes Amazon.
Le leader de la vente en ligne revendique aujourd'hui 244 millions de comptes clients actifs. Alors que le nombre de comptes Amazon progresse de manière régulière trimestre après trimestre, les comptes iTunes ont explosé à partir de 2011, suivant le boom des ventes d'iPhone et d'iPad.
Une croissance exponentielle qui permet aux différentes boutiques dématérialisées d'Apple de représenter 10 % du chiffre d’affaires total, soit 4,57 milliards de dollars (lire : iTunes, la 200e société américaine).
Mais cela cache un revenu par utilisateur qui a dramatiquement chuté en l'espace de quelques années. En 2007, un compte iTunes rapportait à Apple en moyenne 14 $ en musique, 1 $ en vidéo et 10 $ en logiciels et services. Sept ans plus tard, la moyenne est toujours de 1 $ en vidéo, mais elle a été divisé par 14 pour la musique.
Cette dégringolade montre bien l'évolution de la consommation de la musique. Le téléchargement à l'acte est passé de mode et est en train d'être supplanté par le streaming, un segment où Apple est encore très timide (lire : Musique : Apple a t-elle perdu son mojo ?).
La chute des recettes sur les logiciels peut s'expliquer par la gratuité d'iLife, iWork et OS X au cours des dernières années. Apple a d'ailleurs évalué le « coût » de cette gratuité à 900 millions de dollars.
Depuis 2007, l'App Store a bien sûr fait son apparition, mais la boutique d'apps ne rapporte que 5 $ de recettes par comptes iTunes. Pas de quoi combler l'effondrement de la musique, donc. « Les nouveaux utilisateurs ne dépensent pas autant que les premiers utilisateurs », résume Horace Dediu.
En comparaison, le revenu par utilisateur n'a quasiment pas bougé en quatre ans chez Amazon. Cette stabilité peut s'expliquer par la nature des biens vendus par Amazon (des biens physiques en majorité) qui n'a pas été impacté par une évolution du marché comme l'a été la musique numérique.