Selon le Wall Street Journal comme le New York Times, Apple pourrait lancer son propre service de streaming en ligne. Elle concurrencerait alors directement Deezer, Rdio ou Pandora, et indirectement Spotify.
Apple peut d'ores et déjà lancer un service de streaming en ligne sans autorisation spécifique préalable des labels, au titre de la « licence obligatoire » prévue par le Copyright Act de 1976. Ce mécanisme, utilisé par la plupart des concurrents, n'est néanmoins valable qu'aux États-Unis et impose de fortes restrictions. La firme de Cupertino négocierait donc avec les maisons de disques pour obtenir une licence spécifique qui lui permettrait d'ajouter des fonctions uniques à son service.
Apple a procédé de la même manière avec son casier numérique. Alors que Google et Amazon se sont lancées rapidement mais sans licence spécifique, la firme de Cupertino est arrivée plus tard mais avec une licence taillée sur mesure. Le résultat est iTunes Match, qui dispose d'un système de correspondance des morceaux qui évite à l'utilisateur la longue étape de téléchargement des morceaux vers le nuage. Avec une licence spécifique, Apple pourrait par exemple s'affranchir des limites d'écoute souvent imposées aux services de streaming.
Apple se démarquera aussi par son expérience dans le domaine : elle est la seule, avec Last.fm, à posséder autant de données d'écoute et à ainsi pouvoir affiner les propositions musicales en fonction des goûts de l'utilisateur. Nous avons appris récemment qu'Apple était d'ailleurs en train de largement reprendre Genius pour les apps — il serait étonnant qu'elle n'en profite pas pour lui apporter quelques modifications en matière de recommandations musicales.
Ce service sera néanmoins comme les autres financé par la publicité, un modèle qu'Apple ne maîtrise pas. Elle pourra certes mettre à profit iAd — Eddy Cue, qui supervise les relations avec les labels, est aussi à la tête de la régie publicitaire d'Apple —, mais il est difficile d'imaginer le succès de cette formule. L'intérêt d'Apple est sans doute ailleurs : il s'agirait d'abord de proposer aux utilisateurs d'iOS un service maison, les garder un peu plus dans le giron cupertinien et accessoirement collecter des données supplémentaires sur les habitudes musicales pour améliorer Genius.