La musique dématérialisée a représenté l’an dernier 57% des revenus de l’industrie de la musique en France, selon le rapport annuel du SNEP, le syndicat national de l’édition phonographique. Plus que la vente de musique à la pièce façon iTunes Store, c’est le streaming qui a tiré vers le haut le chiffre d’affaires du numérique en 2018. Et qui lui permet, pour la première fois, de dépasser les ventes physiques.
Les formules d’écoute illimitée des Deezer, Spotify ou encore Apple Music sont devenues la première source de revenus de la musique enregistrée. L’abonnement payant a représenté 41% des ventes de musique, c’était 8% il y a cinq ans ; quant à l’écoute gratuite financée par la pub, elle pèse moins de 10% des ventes de l’industrie.
L’exploitation numérique, qui a pesé 335 millions d’euros en 2018, a connu une croissance de 19% par rapport à l’année précédente. Le marché total de l’industrie française de la musique a représenté 735 millions d’euros, un chiffre en progression de 1,8%.
On compte en France 5,5 millions d’amateurs de musique ayant souscrit un abonnement audio payant. Les esgourdes de 46% des consommateurs de musique profitent d’un service de streaming, dont 30% de plus de 50 ans, battant ainsi en brèche l’idée reçue selon laquelle ce sont d’abord et avant tout les ados qui en profitent.
L’an dernier, c’est un total de 57,5 milliards de streams qui ont été écoutés, ce qui représente une progression de 35% par rapport à 2017. Le chiffre d’affaires des ventes physiques se monte à 256 millions d’euros, grâce à une bonne résistance du CD et des ventes de vinyles au zénith : 4 millions de galettes ont été vendues en 2018 ! Certes, cela reste une niche, mais sa taille a quintuplé en cinq ans.
En termes de contenu, 80% du top 200 provient d’artistes français, qui ont réalisé 19 des 20 meilleures ventes d’albums en 2018. 48 des 200 meilleures ventes d’albums sont des premiers albums, dont 40 ont été produits en France.
Ce bilan qui met en lumière la santé du streaming et plus globalement du numérique en France est conforme avec la tendance sur d’autres marchés. Aux États-Unis, 75% des revenus de l’industrie du disque provient du streaming.
Edit — Une première version de cette actu indiquait que c’était le streaming seul qui avait dépassé les ventes de musique physique. C’est bien le numérique (streaming + téléchargement). Encore désolé de la confusion…