Quelle est votre chanson préférée ? Celle que vous avez le plus écoutée dans votre vie, celle que vous définiriez comme étant votre chanson fétiche ? Il est fort probable que vous aviez 13 ou 14 ans à sa sortie, comme le montre cet article publié par le New York Times.
Son auteur, Seth Stephens-Davidowitz, est un spécialiste du « big data », des statistiques à grande échelle souvent fournies par les services en ligne. C’est à partir des données d’écoute fournies par Spotify qu’il a montré une corrélation très forte entre l’importance d’un morceau et l’âge de son auditeur. En moyenne, le morceau le plus écouté par un individu est sorti quand il avait 13 ans pour les femmes, et 14 ans pour les hommes. Et en moyenne, l’effet est encore plus marqué pour les femmes que pour les hommes.
Les statistiques d’écoute fournies par Spotify montrent un lien très fort entre la puberté et le goût musical. Elles prouvent qu’en moyenne, les chansons, et par extension les genres musicaux, qui marquent le plus un individu sont des titres récents sortis entre la fin de l’enfance et l’adolescence. Pour être plus précis, entre 11 et 14 ans pour les femmes et entre 13 et 16 ans pour les hommes. C’est à cette époque que l’influence est la plus forte pour le reste de la vie, et elle diminue ensuite très rapidement.
Ainsi, l’influence des titres sortis entre 20 et 30 ans est moitié moins forte que ceux des dix années qui précèdent. Et cela se voit très directement dans les statistiques de Spotify. Par exemple, « Creep » de Radiohead est assez haut dans le classement des titres les plus écoutés des hommes qui ont 38 ans aujourd'hui. Ils avaient 13 ou 14 ans en 1993, année de la sortie de ce tube. Pour les hommes de 28 ans ou ceux de 48 ans en revanche, le morceau n’apparaît même pas dans les 300 titres les plus populaires.
Naturellement, l’auteur de l’étude précise que ce sont des tendances et que les goûts musicaux ne sont pas définis uniquement par les titres les plus populaires qui sortent chaque année. Néanmoins, l’échantillon utilisé est suffisamment large pour établir ces tendances générales et indiquer que ceux qui ne s’y conforment pas sont des exceptions. Et aussi qu’en général, nos goûts musicaux sont formés pendant l’adolescence et ne varient plus par la suite.