Si la boutique vidéo de l'iTunes Store a un mérite, c'est celui d'exister. L'échoppe propose un catalogue aussi complet que possible de la production audiovisuelle actuelle. La plupart des nouveautés y sont commercialisées, films comme séries TV, au même prix que partout ailleurs. On y trouve les derniers blockbusters hollywoodiens comme les séries TV françaises les plus obscures, ainsi qu'un large fond de catalogue, même si tout n'est pas rose en particulier pour les amateurs de séries qui aiment jongler entre les langues et les sous-titres.
Il existe bien d'autres boutiques bien sûr, comme myTF1vod ou encore Canal VOD, mais évidemment cela implique de s'inscrire à un nouveau service à chaque fois. Cette concurrence est présente sur à peu près toutes les plateformes d'Apple bien sûr, que ce soit iOS ou tvOS.
Mais il faut reconnaitre que l'écosystème mis en place par la Pomme est redoutablement efficace pour profiter des contenus iTunes, que ce soit sur iPhone, iPad, Apple TV et sur le Mac. Et c'est encore plus le cas avec l'application Apple TV qui agrège et présente de façon plutôt efficace les contenus provenant des services partenaires. Le Mac s'appuie sur iTunes pour la gestion et la lecture de ces vidéos, alors que les services concurrents utilisent généralement le navigateur web.
Cette intégration est l'atout maître d'Apple, celui qui fait qu'on va d'abord regarder ce qui joue sur iTunes plutôt qu'ailleurs. Mais la boutique d'Apple n'est pas non plus la panacée, notamment pour les séries TV étrangères. Le plus gros défaut reste indéniablement l'obligation faite de choisir entre la version originale sous-titrée et la version française.
Alors que les films à la location ou à la vente se déclinent généralement dans les deux langues, il faut impérativement choisir son camp pour les séries. En 2017, fournir au moins deux fichiers audio (l'original et le doublage) devrait être la moindre des choses.
Autre problème, les sous-titres : sur beaucoup de séries (toutes ?), il est tout simplement impossible de les retirer. Sur une série un peu exotique comme Borgen où les sous-titres sont indispensables pour qui n'a aucune notion de danois, ce n'est pas un souci. Mais pour d'autres où la langue est plus familière, c'est pénible.
Dans le même ordre d'idée, limiter le fichier de sous-titres à une seule langue (le français) est souvent casse-pied quand on voudrait suivre une série en VO en appréciant les dialogues dans toute leur subtilité d'origine et non pas leur version traduite. Sans dénigrer l'excellent travail des traducteurs, on peut perdre en richesse et en précision dans la localisation dans la langue de Molière.
Netflix nous a habitués à une souplesse inédite : tout est possible ou presque, entre la lecture en VF ou en VO, avec les sous-titres dans la langue d'origine ou une autre langue, ou encore un doublage dans une autre langue avec, là-aussi, un large choix de sous-titres. Après quelques mois de ce buffet "tout compris", revenir au régime pain sec et eau d'iTunes fait mal au ventre et aux yeux.
Il en va d'ailleurs de même pour la plupart des séries achetées en VF, qui ne proposent tout simplement aucun sous-titres. Certes, c'est une fonction utilisée par une minorité de spectateurs, mais on s'étonne de cette absence pour une entreprise qui place l'accessibilité au premier rang de ses priorités. Les malentendants sont tout simplement interdits de séries en VF sur iTunes.
Pourquoi les séries ne bénéficient-elles pas du même traitement que les films ? Ces derniers comprennent généralement plusieurs fichiers pour le doublage et les sous-titres. Apple est certainement tributaire de ses fournisseurs, mais on imagine mal le constructeur n'avoir aucun moyen de pression pour obtenir des fichiers plus complets.
En revanche, on a noté que les prix étaient moins élevés sur l'iTunes Store qu'ailleurs. La saison 3 de The Flash en HD coûte 16,99 € sur iTunes contre 34,99 € sur myTF1vod ; la saison 2 de Blindspot est facturée 16,99 € en HD chez Apple, contre 34,99 € chez TF1 et 19,99 € chez Canal… Seul hic, sur iTunes il faudra impérativement arbitrer entre la VOST et la VF.