Pour la première fois en France, le streaming et le téléchargement s'imposent face aux ventes de disques physiques, a constaté le SNEP dans un compte rendu paru cet été et résumant l'activité du 1er semestre 2017.
Le marché numérique « devient la 1ère source de revenus de la musique enregistrée en réalisant 55% du chiffre d’affaires global » sur ces six premiers mois de l'année, contre 46,4 % à pareille période en 2016. Sur ces 55,1 %, le téléchargement de musique, par opposition au streaming, est minoritaire avec seulement 8,8 %. Autrement dit, même sans un coup de main du téléchargement, le streaming dépasse d'une tête les ventes physiques.
Quelques chiffres illustrent la progression à marche forcée, depuis deux ans, du streaming dans les pratiques des amateurs de musique.
750 millions d'écoutes sont faites chaque semaine sur les plate-formes de streaming audio, contre 500 millions en 2015. En six mois, il y a eu 19,4 milliards de streams au lieu de 7,5 milliards il y a deux ans. De plus en plus de titres parviennent à afficher de gros scores d'écoutes, ainsi 26 titres ont dépassé les 20 millions de streams ce semestre au lieu de 3 seulement en 2015. Un bon hit prend également d'autres proportions. Ed Sheeran qui truste la première marche des podiums a eu droit à 90 millions d'écoutes en six mois là où Sia, l'année dernière, en faisait trois fois moins.
En termes de chiffre d'affaires généré par la consommation numérique, le streaming progresse dans son ensemble et la part de ceux qui payent pour ces services augmente dans la foulée.
Il y a deux ans, 20 % du chiffre d'affaires provenait des abonnements, aujourd'hui c'est 38 %. Peut-être faut-il y voir l'effet conjugué des offres pour les étudiants (moins rémunératrices mais qui donnent accès à ces services à un public plus large qui s'en serait tenu à la consommation gratuite sans cela) et les abonnements famille, plus chers. Les principaux services proposent les deux.
Pour autant, la bonne forme du numérique ne se traduit pas par une hausse du chiffre d'affaire global. Ou dit autrement, le numérique ne rapporte pas encore autant que la musique vendue sur CD. Comparé à l'année dernière, le CA total s'établit à 189,4 millions d'euros au lieu de 193,9 millions (-2,3 %).
Le streaming a la cote mais qu'écoutent principalement les utilisateurs français de ces plateformes ? Des albums de musiques urbaines et électro, écrit le Syndicat National de l'Édition Phonographique, tandis que les acheteurs de CD investissent temps et argent dans la variété et le pop/rock.
Avec ces résultats, le marché français se met au diapason de l'américain où le numérique avait dépassé pour la première fois les supports physiques il y a un an, avec 51 % du CA (lire aussi Le streaming est la principale source de revenus de l'industrie musicale US).
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