Le Syndicat de l’édition phonographique, mieux connu sous l’acronyme Snep, a mis en ligne l’édition 2017 de l’économie de la production musicale, une somme d’informations qui brosse le portrait du paysage de la musique en France. Les nouvelles sont bonnes pour le marché tricolore, puisque le chiffre d’affaires du secteur s’est établi l’an dernier à 450 millions d’euros, soit une progression de 5,4%. Du jamais vu depuis 15 ans ! Le secteur a perdu 100 millions d’euros entre 2011 et 2015. Avec les droits voisins (soit 120 millions, +2,6%), le marché affiche un chiffre d’affaires de 570 millions d’euros, une progression de 5%.
Sur les 450 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 2016, 41% provient du numérique (+5 points par rapport à 2015), soit 182 millions d’euros, contre 267 millions pour la musique physique. Sans surprise, ce secteur ne cesse de perdre du terrain (-2,5%).
La hausse des revenus tirés du numérique est tirée par le streaming, dont le chiffre d’affaires a été multiplié par 2,7 en trois ans. En 2016, le streaming a généré 144 millions d’euros, c’est 37% de plus qu’en 2015. Les abonnements aux différents services ont eux progressé de 42% d’une année sur l’autre ; ils représentent 82% des revenus du streaming.
Si les ventes de musique physique sont toujours majoritaires avec 59% l’an dernier, le streaming a fortement progressé depuis 2011 : 8% à l’époque, 32% en 2016.
En 2016, les Français ont consommé 28 milliards d’écoutes en streaming, trois fois plus qu’il y a trois ans, ou encore 55% de plus qu’en 2015. On compte 3,9 millions d’abonnés, soit 2,8 fois plus par rapport à l’année précédente (1,4 million en 2015). Un utilisateur de service de streaming sur 5 est abonné.
36% des Français s’adonnent aux délices du streaming audio d’une manière ou d’une autre ; pour 56% de ces amateurs, le streaming est même le principal moyen d’écoute de musique. 79% des “streamers” écoutent de la musique avec leur smartphone, 78% depuis leur ordinateur.
De mai 2016 à janvier 2017, Apple Music a gagné 7 points de notoriété parmi les utilisateurs français, mais avec 45% de reconnaissance, le service d’Apple est encore loin de YouTube/Vevo (94%), du régional de l’étape Deezer (88%, +2 points) ou de Dailymotion (79%). Spotify est quatrième avec 65% (+5 points).
57% des abonnés à un service de streaming ont choisi de payer pour ne plus avoir à subir de réclames ; la moitié pour le catalogue et le choix de titres ; 32% pour la compatibilité avec leurs appareils ; 17% pour l’écoute hors connexion. 3% seulement ont choisi de s’abonner pour l’offre familiale.
La France est le troisième marché mondial du streaming audio, derrière la Suède et la Corée du Sud. En revanche, l’Hexagone est aussi le pays où la part des abonnés est la plus faible.
Quatre plateformes concentrent le gros (87%) des revenus du streaming : Apple Music capte 9,7%, Napster 14,4%, Spotify 24,5% et Deezer 38,8%. YouTube est bon dernier malgré ses milliards d’écoutes (2,7%).
Le streaming audio fournit 91% des revenus du streaming de musique, le reste, c’est à dire 9%, est composé de YouTube/Vevo pour le streaming vidéo. Apple pèse 11% des revenus du streaming audio, devant Google avec 4%, mais derrière Napster (16%), Spotify (27%) et Deezer (42%), On peut donc en conclure qu’Apple Music est la quatrième plateforme de streaming audio en France en termes de valeur.
En ce qui concerne le téléchargement de morceaux et d’albums, l’iTunes Store reste largement en tête avec 77% des revenus, mais la boutique d’Apple perd 2 points de part de marché. L’an dernier, le marché du téléchargement a perdu 22%.
Pour la petite histoire, sachez que 248 albums francophones ont été commercialisés l’an dernier, c’est cent de plus qu’en 2010 (mais 3 de moins qu’en 2015). Huit artistes français ont dépassé les 100 000 unités vendues avec un premier album (c’est deux fois plus qu’en 2010).