Le bon vieux bouquin, celui qui sent l’encre et le papier, a de beaux jours devant lui. À l’instar du vinyle pour la musique dématérialisée sans âme ni chaleur, le livre traditionnel résiste à la poussée des e-books, en particulier aux États-Unis et au Royaume-Uni. Mieux encore, leurs ventes progressent alors que celles des livres numériques déclinent.
L’an dernier, de l’autre côté de la Manche, les ventes d’e-books ont plongé de 17% selon la Publishers Association. Aux États-Unis, sur les neuf premiers mois de l’année 2016, l’Association of American Publishers a calculé des ventes en baisse de 18,7% ! Les livres classiques en profitent pour augmenter leurs ventes : +7% au Royaume-Uni, +7,5% aux États-Unis (livres de poche).
Les causes qui redonnent du pep’s aux bouquins traditionnels sont variées : les livres de cuisine sont plus simples à utiliser (en cuisine), les livres pour enfants sont toujours très populaires dans leur format classique, et puis donner en cadeau un livre de papier fait toujours son petit effet.
Le marché français reste encore solide pour les livres numériques. GfK note que pour l’année 2016, les ventes d’e-books sont bien orientées avec une progression de 13% en volume, et de 12% en valeur. Néanmoins, la France part de très bas : les livres numériques ne représentent que 2,5% du total du chiffre d’affaires total du marché du livre (3,5% des volumes totaux).
La littérature de genre (SF, polars…) est la plus prisée en numérique, où elle compte de 10 à 15% des ventes totales. Pour le genre « romance », le numérique représente quasiment la moitié du marché ! Il n’y a qu’à voir le nombre insensé de bouquins « fleur bleue » (et autres couleurs) sur l’iBooks Store.
La conséquence de ce regain d’intérêt pour le papier, du moins sur les marchés anglo-saxon, c’est une baisse des ventes de liseuses : celles-ci ont plongé de 40% entre 2011 et 2016. Heureusement pour elles, les tablettes ont d’autres arguments à faire valoir que la seule activité de lecture.