En attendant qu’Apple trouve le bon dosage dans la formule qui transformera son service de streaming musical en ce « carrefour culturel » théorisé par Jimmy Iovine, Apple Music continue de séduire les utilisateurs. Du moins selon Verto, qui s’attache, avec un panel de 20 000 consommateurs combiné à des données analytiques, à faire le point sur d’autres données brutes que le simple nombre de clients. Cet index s’intéresse non pas à la quantité, mais plutôt à la « qualité », si on peut dire, des abonnés.
On apprend donc dans ces statistiques qu’Apple Music comptait en février 40,7 millions d’utilisateurs uniques mensuels uniquement aux États-Unis. Un volume qui est sans doute un peu plus important, Verto ne prenant en compte que l’usage mobile d’Apple Music ; dans ce cadre, 36,9 millions utilisent le service via un smartphone (iOS ou Android), 7,7 millions sur tablettes. En moyenne, chaque utilisateur compte 12 sessions par mois. Verto indique que ces bons résultats sont à mettre au crédit des trois mois d'écoute offerte.
En termes d’utilisateurs uniques mensuels, Apple Music fait mieux que ses poursuivants : Pandora en est à 32,6 millions, Spotify à 30,4 millions. Mais ces deux services dépassent Apple Music en ce qui concerne le nombre de sessions mensuelles (23 pour le premier, 51 pour le second), et surtout au niveau de l’« adhésion ». Cette mesure se calcule en divisant le nombre d’utilisateurs quotidiens par le nombre d’utilisateurs mensuels. Une manière de mesurer l’attachement des abonnés à leur service de streaming.
À ce petit jeu, Spotify avec ses 25% est devant Pandora (21%) et Apple Music (19%). La place de numéro un revient néanmoins à YouTube Music qui n’apparait pas dans le top 10 avec ses 2,5 millions d’utilisateurs uniques mensuels, mais qui affiche une « adhésion » de 35%. Tidal est à 22%, mais il ne compte que 100 000 utilisateurs uniques mensuels.
Tous les services mesurés ici sont consommés en majorité en mobilité. Seul Spotify montre un certain équilibre avec 55% d’utilisateurs mobiles (le ratio pour Apple Music est donc inconnu). Cela démontre, s’il en était besoin, que ces services ont un besoin vital de soigner leurs applications mobiles, quitte à en faire moins pour leurs versions de bureau — que cela n’empêche pas la Pomme d’améliorer l’expérience d’Apple Music dans iTunes !
Globalement, les utilisateurs américains écoutent leur musique en mobilité, même si le PC est utilisé en soirée et le matin. Pour Verto, les services qui remporteront la bataille du streaming seront ceux qui offriront plus que leur catalogue ; il est le même pour tous ou presque. Il faut donner aux abonnés une expérience mobile aux petits oignons, ainsi que des interfaces qui encouragent la consommation de contenus pour développer l’attachement de l’auditeur au service. Du côté d’Apple, on met aussi nettement en avant le contenu exclusif, ce qui fonctionne (dans le cas de Drake), mais qui coûte cher (500 000 $ pour Chance the Rapper).