En conférence Recode Media cette nuit, Eddy Cue a fait l’article de Planet of the Apps, la première télé réalité d’Apple Music que l’on suivra avec un intérêt poli, ou pas du tout (lire : Première vidéo de "Planet of the Apps", le "The Voice" d'Apple). Ce n’était pas la seule annonce du grand manitou des contenus. Cue a également indiqué que le service de streaming comptait « bien plus de 20 millions d’abonnés payants », un seuil qui avait été atteint début décembre. Hélas, il n’a pas précisé le chiffre, même s’il se félicite de la progression du nombre d’abonnés, la plus élevée de ces quinze derniers mois.
« Nous pensons que le potentiel de croissance est exceptionnel », se réjouit-il. Il cite les exclusivités, comme celle du dernier album de Franck Ocean qui, l’an dernier, a soulevé une belle polémique : Universal a promis qu’on ne l’y reprendrait pas. Pour Cue, ces exclusivités sont simplement des véhicules promotionnels. Et « la promotion n’est pas un nouveau concept ». En parlant de ça, Apple a partagé une nouvelle pub pour Carpool Karaoke, une série spécifique pour Apple Music qui comprendra 16 épisodes :
La discussion a dérivé sur l’App Store, dont Phil Schiller a pris les rênes en décembre 2015. Et notamment sur les publicités que les développeurs peuvent acheter, provoquant là aussi une certaine controverse (lire : Pub dans l’App Store : la réponse à une question que personne ne posait). S’il n’y a pas de pub dans Planet of the Apps, pourquoi faut-il qu’il y en ait dans l’App Store ?
Le système permet de multiplier les téléchargements d’applications, assure-t-il. Et puis tout est affaire de contexte, souligne-t-il, puisque ces réclames n’apparaissent que dans les résultats de recherche, c’est quelque chose d’assez nouveau. Il n’est pas question de promouvoir Coca-Cola, déclare Cue.
Du contenu et de la recherche
Sur un autre sujet, celui de la télévision et des contenus qui y sont offerts, Eddy Cue est une fois de plus revenu sur le problème de la découverte. « J’ai à ma disposition 900 chaînes et rien à regarder. La vérité, c’est que tout tourne autour de la découverte, et c’est un problème que la technologie peut résoudre ». Mais il faut bien faire avec les desiderata des diffuseurs et des producteurs. « Il y a ceux qui veulent aller à gauche et ceux qui veulent aller à droite », ce qui pour le coup est un souci quand « il y a beaucoup de parties impliquées et [que] tout le monde ne va pas dans la même direction ».
Est-ce qu’Apple pourrait proposer un bundle de chaînes et/ou d’émissions si l’entreprise en avait les droits ? Sans aucun doute, et la rumeur a longtemps évoqué cette possibilité avec des négociations difficiles… qui n’ont finalement jamais abouti, car les choses étaient compliquées, comprend-t-on.
Petite nouveauté dans le discours ronronnant d’Eddy Cue : Apple compte en faire plus pour les podcasts. « Nous travaillons sur de nouvelles fonctions pour les podcasts », promet-il sans en dire plus malheureusement. Concernant la concurrence que fait peser Amazon et Google avec leurs assistants vocaux, le dirigeant n’a évidemment rien annoncé, si ce n’est que « nous avons besoin d’utiliser la voix. C’est plus rapide pour faire des choses, que ce soit pour régler une alarme, connaitre votre prochain rendez-vous… Nous continuons à voir augmenter l’utilisation de Siri ».
Il ajoute tout de même à l’attention de ceux qui voudraient voir Apple se lancer sur les pas d’Echo et de Google Home : « Nous ne sommes pas surpris de voir que les gens aiment l’interface “voix” ». Concernant Amazon justement, tout le monde aimerait voir une application tvOS pour Prime Video. « Nous avons une plateforme ouverte, nous espérons que [cette app] arrivera bientôt ».
Enfin, Eddy Cue est revenu sur les propos que tenait Tim Cook concernant la désinformation et les fake news, et contre lesquelles Apple veut agir. « Nous voulons qu’Apple News soit disponible pour tout le monde, mais nous voulons nous assurer que les fournisseurs d’Apple News sont légitimes. Nous sommes préoccupés par tout ce qui est clickbait et les conséquences que cela a sur les actualités et leur couverture ».
Apple a une responsabilité ici, mais aussi toutes les entreprises qui fournissent des services. « Nous n’avons pas toutes les réponses non plus », prévient-il, « nous devons travailler là dessus ».