Depuis la semaine dernière, Netflix a ajouté une fonction de téléchargement des films et séries sur mobiles pour les regarder hors connexion. Un service qui a nécessité de revoir la manière même dont sont envoyés les contenus aux abonnés.
L'effort a commencé en 2011, d'abord pour les contenus en streaming. Il s'agissait de préserver la qualité de l'image tout en envoyant moins de données au téléspectateur. Une économie en bande passante qui profite à tout le monde.
Netflix a alors conçu des profil d'encodage spécifiques à chacun des films de son catalogue. Un gros titre d'action aura des scènes plus denses visuellement que le spectacle d'un humoriste. Ces passages très animés sont plus complexes à encoder et nécessitent un débit élevé pour maintenir une bonne qualité à l'écran. Inversement, une scène plus statique et répétitive aura besoin d'un débit moindre et pourra être compressée plus lourdement. La spécificité de chaque film était prise en compte, ensuite il était émis en s'adaptant à la qualité de connexion du destinataire (3G, fibre, ADSL…).
Le service américain a appliqué la même méthode pour les films que l'on peut maintenant télécharger, mais en opérant d'une façon plus chirurgicale. Plutôt que d'établir un profil d'encodage personnalisé uniforme pour un film, l'œuvre est découpées en petites tranches. Chacune est analysée (est-ce qu'il y a beaucoup de mouvements, quelle est la texture de l'image, sa richesse de détails, son grain…) et traitée de manière indépendante. Pour corser encore les choses, ce qui vaut pour Android ne vaut pas pour iOS.
Pour le streaming, Netflix utilise le codec H.264/AVC Main profile. Pour le téléchargement sur les terminaux Android, le service a trouvé plus efficace avec le VP9, ce format de compression de Google, proposé en open source et sans royalties. Apple ignorant le VP9, Netflix a opté pour le H.264/AVC High profile sur les iPhone et iPad.
En testant sa méthode sur un échantillon de 600 films et épisodes disponibles en 1080p, Netflix a constaté que l'on pouvait obtenir en moyenne une économie en débit de 19 % avec le traitement spécifique à iOS et jusqu'à 36 % sur Android. Face à la version fournie jusque là en streaming, ces films, qui pèsent moins lourd à envoyer et à stocker chez l'utilisateur, proposent une qualité visuelle supérieure. À débit égal, ils auraient eu une image plus dégradée.
Netflix va maintenant s'attacher à faire profiter les contenus envoyés en streaming des mêmes avancées, ce sera d'autant plus intéressant pour les abonnés qui ne sont pas derrière de gros accès internet.