Aller au cinéma, c’est parfois difficile : la salle est trop loin, les horaires ne conviennent pas, … De plus, les équipements vidéo et audio actuels permettent de vivre chez soi « l’expérience » d’une salle obscure, le prix outrancier du pop-corn en moins. Reste un problème : les films visibles au cinéma ne sortent pas des salles avant un certain laps de temps. Aux États-Unis, il faut généralement attendre trois mois avant que le studio ne puisse proposer son film sous une autre forme, physique et/ou dématérialisée.
Apple voudrait bousculer cette fenêtre, selon Bloomberg : le constructeur a engagé des discussions avec plusieurs des grandes majors hollywoodiennes — dont la 21st Century Fox, Warner Bros. et Universal Pictures — afin qu’iTunes puisse proposer les nouveaux films deux semaines seulement après leur sortie au cinéma.
Un tel service ne serait pas proposé au même prix que les locations habituelles, évidemment. On parle même de tarifs bien plus élevés qu’une place de cinéma, à savoir 25 $, voire 50 $… C’est extrêmement onéreux c’est certain, mais il faut prendre en compte le fait que plusieurs spectateurs peuvent en profiter. Et puis c’est un moyen de freiner le piratage.
Plusieurs problèmes restent cependant à régler. Le premier, c’est la grogne des exploitants de salles de cinéma. Ils ne voient pas d’un très bon œil se faire manger la laine sur le dos par des distributeurs en ligne. Même si le prix de la location est prohibitif. L’autre souci réside dans la peur des copies pirates ; certes, il est bien difficile de copier le flux d’une vidéo iTunes protégée par un DRM, mais… il est toujours possible de capter un film avec une simple caméra postée devant le Mac ou la télé !
Des screeners d’un nouveau genre donc, qui font peur à l’industrie du cinéma et aux salles. Néanmoins, Sean Parker, fondateur de Napster et qui développe actuellement un service similaire de diffusion de films fraîchement sortis au cinéma, a mis au point une parade : une technologie de watermark permettant de retracer la source de la fuite.
En France, la chronologie des médias est strictement régulée. Quatre mois après l’exploitation en salle, il est possible de retrouver un film en VoD (bien qu’il existe une dérogation exceptionnelle de quatre semaines). Les services de sVoD comme Netflix doivent attendre 36 mois avant de pouvoir diffuser des films sortis au cinéma, ce qui n’est pas sans poser des problèmes parfois épineux.