Apple Music compte maintenant 20 millions d'abonnés payants à travers le monde, a indiqué Eddy Cue au magazine Billboard. En septembre dernier, ils étaient 15 millions. Quand bien même Spotify est encore largement devant — 100 millions d'abonnés dont 40 millions qui payent la formule Premium (au dernier décompte de septembre) — l'importance prise par Apple Music dans ce milieu du streaming ne peut plus être sous-estimée.
Le service est disponible dans plus de 100 pays et plus de la moitié des clients vivent en dehors des États-Unis, notamment au Canada, en Chine, Afrique du Sud, Japon, Russie, Brésil et Inde.
60 % de ces clients d'Apple Music n'ont pas acheté de musique sur iTunes depuis un an. Pour une part car ce sont des clients « dormant », très peu actifs sur la plateforme de vente en ligne.
Mais la principale raison, explique Cue, est que la grande majorité est composée de nouveaux venus, dont le mode de consommation auprès d'Apple passe par le streaming uniquement. On ne saura pas en revanche quelle est la ventilation entre les utilisateurs sur iOS et ceux sur Android dans ce total.
La marge de progression l'est tout autant, souligne Cue qui se dit « affamé » et veut « encore plus d'abonnés et plus vite » :
Il ne faut pas oublier qu'en tant qu'industrie, nous avons encore très peu d'abonnés. Il y a des milliards de gens qui écoutent de la musique et nous n'avons même pas encore atteint le seuil des 100 millions d'abonnés. Il y a encore de grosses opportunités de croissance.
On ne serait pas surpris que cette augmentation des abonnements connaisse un coup d'accélérateur à l'occasion des fêtes de fin d'année avec le renfort de nouveaux utilisateurs d'iPhone. Il y a quelques jours, Apple Music a aussi ouvert dans de nouveaux pays, dont la France, sa formule d'abonnement pour les Étudiants, facturée 4,99 € par mois au lieu du double.
Eddy Cue, qui était accompagné par Zane Lowe, le principal animateur de Beats 1, voit dans la concurrence qui se développe sur ce segment du streaming un motif de satisfaction sur le long terme : « S'ils amènent plus de gens à payer et acheter de la musique, alors c'est une bonne chose pour nous tous ».
Autre élément donné par Cue, la volonté d'Apple de continuer à proposer des exclusivités, en dépit d'un embargo décrété par Universal Music après "l'affaire Frank Ocean" (lire Les exclusivités d'Apple Music vont-elles franchir l'Ocean ?).
Ce qui veut pas dire qu'Apple a l'intention d'en faire l'alpha et l'omega de sa politique de lancement de nouveaux albums. Il y aura de nouvelles exclusivités à court terme « là où c'est approprié […] parfois cela a du sens d'en proposer. ». Il a cité l'exemple d'un album de Chance the Rapper, distribué seulement sur Apple Music à son lancement et qui a grimpé au sommet du top 10 du streaming dans le classement Billboard.
Un exemple qui a permis également à Cue d'insister sur l'effort déployé par Apple pour promouvoir le genre du hip hop, et plus encore depuis l'acquisition de Beats. On l'a vu par exemple avec la complicité nouée entre Apple et Drake « Nous avons toujours considéré que le hip hop n'était pas assez représenté à la fois sur iTunes et dans les classements de streaming. Et les gens en écoutent toujours plus, on a donc beaucoup travaillé dans ce domaine ».