Ça joue dur entre Spotify et Apple. Au début de l’été, une grosse polémique est née entre les deux au sujet d’une mise à jour de l’application de Spotify, qu’Apple a refusé de mettre en ligne. Le plus grand service de streaming au monde (deux fois plus d’abonnés payants qu’Apple Music) avait parlé de pratiques anti-concurrentielles, la Pomme avait répliqué en rappelant les règles qui s’imposent à tous sur sa boutique (lire : Validation de l’App Store : Apple renvoie Spotify dans les cordes).
La bataille s’est déplacée sur le terrain des exclusivités. Depuis un an, dans un mouvement qui est allé crescendo ces derniers mois, Spotify sévit contre les artistes qui accordent des exclusivités à la concurrence, que ce soit Apple Music ou Tidal. D’après Bloomberg, le service anglo-suédois relègue les morceaux de ces artistes au fin fond de ses résultats de recherche, et ne les intègre pas dans ses sélections et listes de lecture les plus en vue.

De quoi perdre de précieuses lectures, synonymes de rémunérations… même très faibles. Spotify fait même pression pour que les artistes ne donnent pas leurs titres à l’émission de Zane Lowe sur Beats 1. L’ancien animateur de la BBC, maintenant grand patron de la radio 24/7 d’Apple Music, est un sérieux prescripteur de musique. Mais les artistes et leurs maisons de disques ne veulent pas fâcher Spotify.
Spotify a toujours été opposé au principe de l’exclusivité. Même si dans le cadre de la renégociation de ses accords avec les maisons de disques, le service a semblé donner un peu de mou dans ce domaine (lire : Spotify veut des exclusivités, Universal n’en veut plus). Ce problème des exclusivités, qui pénalise tout autant les services concurrents de streaming que les amateurs de musique, pourrait bien être réglé plus rapidement que prévu. Universal a en effet décidé de ne plus céder aux sirènes d’Apple Music ou de Tidal (lire : Les exclusivités d'Apple Music vont-elles franchir l'Ocean ?).
Mise à jour — Comme on pouvait s’y attendre, Spotify dément l’information de Bloomberg. L’accusation est « fausse, sans équivoque » d’après un responsable qui s’en est ouvert à Recode. Spotify n’« enterre » pas les morceaux des artistes au fin fond des résultats de recherche, assure le service.