À l’exception de très rares flux privés, les podcasts sont restés gratuits. Du moins pour l’auditeur : toute une économie s’est organisée autour des podcasts et a permis l’émergence de « réseaux » qui vendent des espaces publicitaires (5by5, Relay FM) ou appellent régulièrement aux dons (Radiotopia). Mais Amazon pense que certains auditeurs sont prêts à payer directement pour leurs podcasts favoris.
Par l’intermédiaire de sa filiale Audible, elle lance ainsi Channels, une offre mêlant podcasts créés pour l’occasion et podcasts « des meilleures sources ». « J’ai entendu des clients parler du podcasting comme d’un marché aux puces, où l’on trouve quelques pépites au milieu d’un tas d’immondices », explique Eric Nuzum, vice-président d’Audible en charge des contenus originaux, à Bloomberg.
Audible se pose ainsi en créateur et curateur de « contenus audio courts » — elle n’emploie jamais le mot « podcast » — par opposition aux « contenus audio longs » que sont les livres audio qu’elle vend habituellement. Reste à savoir si les amateurs du genre seront prêts à payer 4,99 $ par mois pour des playlists et trois séries originales, comme les amateurs de musique payent pour Spotify et les amateurs de séries TV payent pour Netflix.
La filiale d’Amazon a les moyens de ses ambitions : elle a déjà commandé 40 nouvelles productions, qui seront sûres de trouver un public puisque les abonnés à son offre de lecture audio les recevront gratuitement. Mais les principaux podcatchers mettent en avant des sélections de podcasts : les « pépites » finissent toujours par surnager… et elles sont gratuites.