Si vous ne le savez pas encore, Drake a sorti un nouvel album. Apple a lourdement promu cet opus, baptisé Views, en donnant les clés d’Apple Music et de l’iTunes Store au rappeur canadien. L’an dernier, Drake a eu le temps de faire monter la sauce dans 20 (!) épisodes de son émission de radio diffusée sur Beats 1, le chanteur a eu droit à une interview vidéo d’une heure menée tambour battant par Zane Lowe, la galette a même obtenu un placard dans le carrousel de l’App Store alors que le rappeur canadien n’a pas d’application…
C’est dire à quel point Apple a vraiment insisté sur la promotion de l’œuvre — il est vrai que l’album est proposé sur Apple Music et l’iTunes Store en exclusivité. La stratégie du rouleau compresseur n’a peut-être pas été très subtile, mais elle s’est montrée payante : 24 heures après sa sortie, l’album s’était écoulé à 632 000 copies ; en cinq jours, Views a été téléchargé à un million d’exemplaires sur iTunes.
Voilà des chiffres qui devraient apaiser la crainte des maisons de disques, qui estiment que le streaming a un impact négatif sur les ventes d’albums. Clairement, Drake a beaucoup de fans qui n’ont pas hésité à mettre 14 $ dans l’achat d’un album qui était par ailleurs disponible à l’écoute sur Apple Music.
Entre Apple et Drake, c’est une histoire qui ne date pas d’hier. Il y a deux ans, Larry Jackson, le (futur) patron du contenu pour Apple Music, avait rencontré les managers du chanteur afin d’évoquer avec eux l’idée d’« éduquer les fans » en les poussant à visiter un seul endroit où ils trouveraient leur musique préférée. Drake a ensuite signé un contrat avec Apple, incluant une émission sur Beats 1, le parrainage de sa tournée, et une grosse poussée marketing (et aussi une présentation calamiteuse d’Apple Music à la WWDC, l’an dernier). Il y a six mois, sa maison de disques Universal s’arrangeait avec Apple pour l’exclusivité de Views.
Si Drake a obtenu autant de succès en si peu de temps, c’est qu’il a su saisir toutes les opportunités offertes par Apple et ses services musicaux, raconte Jackson. Il a également « canalisé » ses fans vers un lieu unique ; et il faut aussi créditer Universal, qui a fait le ménage sur YouTube et d’autres sites pour exiger le retrait des contenus issus de Views.
Source : Marketwatch