Apple Music n’est plus le service de streaming musical mal fichu et bourré de bugs qu’il était à ses débuts, il y a un an. Petit à petit, Apple a bouché les trous, amélioré la gestion du cache (bien qu’il reste de gros efforts à faire dans ce domaine pour égaler Spotify), et fait en sorte que la gestion de la bibliothèque musicale dans le nuage soit un peu plus performante.
C’est encore insuffisant, mais la politique assez agressive de la Pomme pour imposer Apple Music, la qualité de certaines fonctions (la radio Beats 1, les listes de lecture recommandées) ainsi que les exclusivités ici et là ont fini par porter le décompte d’abonnés à 13 millions.
Mais voilà, à bien des égards, Apple Music ressemble toujours à un produit mi-cuit. D’après Bloomberg, le service va s’offrir une nouvelle interface, plus simple à utiliser, plus intuitive. Il est vrai que cette interface, qui a peu évolué en un an, est toujours aussi confuse et demande du temps pour s’y retrouver.
Autre chantier : une meilleure intégration entre le service de streaming et la boutique de téléchargements. Apple Music et l’iTunes Store entretiennent peu de passerelles, donnant l’impression d’être deux « silos ». iTunes continue de générer de l’argent : les revenus tirés des ventes d’albums et de morceaux se sont montés à 3,5 milliards de dollars, trois fois plus que le chiffre d’affaires du service de streaming. On comprend qu’Apple ne veuille pas tuer tout de suite la poule aux œufs d’or, surtout quand des artistes comme Adele refusent de proposer leur discographie en streaming.
Apple rencontrerait toujours des difficultés pour intégrer les employés « musicaux » avec le reste de ses effectifs. Il y a eu beaucoup de départs de plusieurs cadres clé (dont Ian Rogers). Jimmy Iovine se la jouerait parfois « perso » dans les négociations avec les artistes pour obtenir des exclusivités, alors que ces mêmes artistes discutent avec d’autres équipes d’Apple.
Et puis la stratégie musicale de l’entreprise (entre téléchargement et streaming) serait toujours aussi brouillonne, rapporte une source. Le nouveau design d’Apple Music a été supervisé par Robert Kondrk, le patron des contenus iTunes, et Trent Reznor, le leader de Nine Inch Nails venu dans les bagages de Beats. L’équipe de Jony Ive y a aussi mis les doigts. Sans oublier les avis autorisés de Jimmy Iovine et d’Eddy Cue…
Cette structure complexe, ajoutée à la lourdeur bureaucratique d’Apple, est aussi un problème pour les ex-employés de Beats, habitués à une plus grande souplesse. Apple explique qu’il s’agit de maintenir la qualité tout au long du processus, au sein d’une équipe lourde : 1 000 personnes sont affectées au service musical.
L’article nous apprend qu’Apple, quelque temps après l’acquisition de Beats en 2014, a abandonné le déploiement international du service iTunes Radio « quelques heures » seulement avant de l’annoncer : on en trouve maintenant la trace dans l’onglet Radio d’Apple Music. Les employés qui ont planché durant un an sur ce lancement partout dans le monde sont passés chez Beats. En plus du reste, le constructeur planche d’ailleurs sur l’expansion de ses radios en ligne. Le tout pourrait être dévoilé durant la WWDC, en juin, et accompagné par un blitz marketing afin de recruter toujours plus d’abonnés.