Le drame que vivent les réfugiés venus chercher une vie meilleure en Europe provoque un débat sur l’ampleur des moyens à mettre en œuvre pour accueillir une aussi importante population. En attendant que l’Union européenne finisse par s’entendre sur cette catastrophe humanitaire, chaque pays gère à sa manière, c’est à dire plus ou moins bien.
L’Autriche a ainsi ouvert un centre de réfugiés basé à Traiskirchen, au sud de Vienne, où ces derniers sont hébergés dans des conditions « scandaleuses », raconte Amnesty International : les quelques 2 000 personnes qui y sont parquées dorment dehors, elles subissent des températures de plus de 40° et des pluies torrentielles avec pour seul abri de simples couvertures. Des enfants sont laissés à eux mêmes sans aide psychologiques, les douches sont mixtes…
Cette situation inhumaine a poussé l’artiste autrichien Raoul Haspel à mettre en ligne sur les boutiques musicales un morceau bien spécial. Schweigeminute (Traiskirchen) (« une minute de silence ») dure une minute et effectivement, elle est silencieuse. Proposé à 0,99 €, l’argent récolté par les ventes de ce titre ira directement aider les réfugiés du camp de Traiskirchen, et si l’iTunes Store, le Play Store ou Amazon ne renoncent pas à leur commission, Haspel paiera la différence de sa poche.
Le titre, mis en ligne vendredi dernier, s’est placé à la tête du classement d’iTunes en Autriche et grâce au battage médiatique partout dans le monde, on peut espérer que le titre récoltera plus d’argent… et surtout, qu’il forcera les dirigeants européens à prendre le problème au sérieux. Les responsables autrichiens ont déjà promis d’améliorer la vie des pauvres bougres du centre de Traiskirchen.
Les morceaux silencieux n’ont pas tous été des cris du cœur pour mettre en lumière des injustices. Il a pu aussi s’agir de manifestes artistiques : en 1952, le compositeur américain John Cage a écrit un morceau, baptisé 4’33’’, composé de trois mouvements d’une durée totale de 4 minutes et 33 secondes… de silence complet. Plus près de nous, le groupe Soundgarden offrait aux oreilles exténuées de leurs fans le morceau bien nommé One Minute of Silence, afin de souffler entre deux titres plus nerveux de l’album Ultramega OK.
Source : Reuters