Apple Music, le nouveau service musical « global » que lancera le constructeur fin juin, est déjà sous la loupe des régulateurs. La Commission européenne, tout comme le FTC américain s’intéressent vivement aux négociations entre Apple et l’industrie du disque. Un courrier, envoyé par les avocats d’Universal Music Group (UMG) aux procureurs généraux (équivalent du ministre de la Justice) de New York et du Connecticut, permet d’en savoir un peu plus sur l’enquête en cours du côté américain.
La major, qui fait de facto partie intégrante de l’investigation, exprime son engagement pour un marché concurrentiel des services de streaming. UMG nie évidemment avoir agi à l’encontre de ce principe et n’a pas passé d’accord secret avec Apple, Sony ou Warner pour pousser Spotify et consorts à abandonner ou limiter leurs offres d’écoute gratuite.
C’est là le nœud du problème. Les discussions entre Apple et l’industrie de la musique auraient beaucoup tourné autour de la fin de l’écoute gratuite financée par la publicité, les maisons de disques préférant les abonnements payants aux offres premium, plus rémunérateurs. Apple Music comprend une période d’écoute gratuite de trois mois, mais rien de plus.
Les régulateurs cherchent à déterminer si Apple a usé de son influence auprès des labels pour que ces derniers fassent pression sur les services concurrents ; cela reviendrait à donner à la Pomme un avantage anticoncurrentiel de taille. Le hic, pour Apple, c’est que les deux procureurs généraux saisis de l’affaire ont aussi été impliqués dans l’enquête concernant la collusion des éditeurs et du constructeur pour fixer les prix des livres dans l’iBooks Store : si les maisons d’édition s’en sont sorties, ce n’est pas le cas d’Apple qui a été condamnée.