L’American Association of Independent Music (A2IM) s’émeut que la firme de Cupertino ne rémunère pas les écoutes réalisées pendant les trois mois d’essais d’Apple Music. Représentant 335 labels indépendants responsables d’un tiers des ventes de musique aux États-Unis, l’A2IM conseille donc à ses membres de ne pas proposer leur catalogue sur Apple Music avant le 1er octobre prochain, c’est-à-dire avant la fin de la première vague d’essais.
« Il est surprenant qu’Apple ressente le besoin d’offrir une période d’essai gratuite, alors qu’Apple est une société bien établie et pas un nouveau venu sur le marché », commente l’A2IM, à la lumière d’un article de Digital Music News :
Puisqu’une grande partie des clients d’Apple les plus voraces devrait commencer leur période d’essai dès le lancement [d’Apple Music le 30 juin prochain], nous avons du mal à comprendre pourquoi les ayants-droits proposeraient leur catalogue sur le service avant le 1er octobre.
L’A2IM ne peut interdire à des labels indépendants de signer avec Apple, qui va justement passer les trois prochaines semaines à les courtiser, après avoir passé les derniers mois à signer les majors. Mais elle leur demande de ne pas se presser, et sous-entend qu’il vaudrait mieux négocier en groupe.
Les indépendants ne pourront toutefois obtenir mieux que les majors, qui n’ont eux-mêmes rien obtenu d’autre que les conditions habituelles. Contrairement à ce qu’assure Digital Music News en effet, Apple « paye » autant que Spotify : elle reverse au moins 70 % de ce qu’elle gagne, 58 % aux labels et 12 % aux sociétés d’édition.
Mais il est vrai que Spotify « paye » dans tous les cas, puisque son offre « gratuite » génère quelques revenus grâce à la publicité. Apple stipule clairement que la période d’essai d’Apple Music ne donne droit à aucun paiement — les majors peuvent sûrement s’en contenter et parier sur le long terme, les indépendants sans doute moins.