Entamé au deuxième semestre 2013, le déclin du téléchargement légal aux États-Unis s’est confirmé au premier semestre 2014. Selon Nielsen SoundScan, 53,8 millions d’albums y ont été achetés en ligne ces six derniers mois, contre 60,8 millions l’an passé à la même époque (- 11,6 %). Dans le même temps, 593,6 millions de pistes ont été téléchargées, contre 682,2 millions au premier semestre 2013 (- 13 %).
Ce recul, qui concerne au premier chef l’iTunes Store qui domine l’offre de téléchargement légal, fait écho à une formidable progression du streaming. Nielsen BDS compte ainsi 70,3 milliards de lectures de flux musicaux au premier semestre 2014, contre 49,5 milliards l’an passé à la même époque. Ce chiffre compte les lectures sur YouTube, mais exclut les services de streaming « passif » comme iTunes Radio, Pandora ou Sirius.
Le streaming ne parvient pas à lui seul à enrayer la chute du chiffre d’affaires du marché, mais il pourrait finir par y arriver. La mesure étalon est celle du chiffre d’affaires généré par un album « physique », c’est-à-dire 7,5 $. Il suffit de dix téléchargements pour atteindre le même montant : c’est ce que Nielsen SoundScan appelle un TEA, track equivalent album.
En 2013, il fallait 2 000 lectures en streaming pour atteindre ces 7,5 $ : on parle cette fois de SEA, un stream equivalent album. Ce SEA est passé à 1 500 lectures cette année, le revenu moyen d’une lecture étant passé de 0,00375 $ à 0,005 $. Même si ce revenu arrêtait de progresser, la simple augmentation du nombre des lectures devrait permettre au streaming de compenser le repli des ventes d’albums.
Il y est parvenu ce semestre, du moins en ce qui concerne le téléchargement : le streaming a gagné 22,1 millions de SEA quand le téléchargement a perdu 15,9 millions de TEA. Mais il a encore fort à faire pour prendre la relève du sacro-saint CD, dont les ventes ont certes baissé de 19,6 % après une chute de 14,5 % en 2013, mais représentent tout de même 62,9 millions d’exemplaires.
Le streaming est aussi responsable de la première progression du marché français de la musique en douze ans. En forte progression, il représentait 10 % du chiffre d’affaires du marché en 2013, même si l’essentiel de sa croissance est réalisé sur les offres financées par la publicité plutôt que sur les abonnements. Reste à savoir si cette tendance se confirmera ici aussi en 2014.
Source : Via Billboard