La perspective d'un retour à trois opérateurs inquiète UFC Que Choisir, qui redoute une hausse des prix. L'association de défense des consommateurs appuie ses craintes sur l'exemple autrichien où un mouvement identique est survenu en 2012. Lors de ses voeux prononcés fin janvier, Jean-Ludovic Silicani, président de l’ARCEP, expliquait qu'à la suite de la concentration de 4 à 3 opérateurs dans ce pays « presque instantanément en un trimestre, fin 2013, les prix ont augmenté de près de 10 % ! » Certains forfaits ont même augmenté de 18,7% en moins de deux ans.
« Les clients en France ont beaucoup souffert de l'existence d'un cartel de trois opérateurs, qui avait réalisé une entente illicite » a également rappelé Alain Bazot, dans une déclaration à l'AFP. En mai 2012, la condamnation d'Orange, SFR et Bouygues avait été entérinée et leur avait coûté 534 millions d'euros en amendes.
Dans son dernier observatoire des marchés des communications électroniques, l'Arcep avait publié les tarifs moyens (HT) des factures mensuelles pour le fixe et le mobile. S'agissant du mobile, la moyenne oscillait autour de 25€ à la toute fin 2011 juste avant le lancement de Free Mobile, contre 18€ au troisième trimestre 2013.
Ce week-end, Maxime Lombardini avait devancé ces inquiétudes en déclarant « On n’est pas là pour faire le Yalta des télécoms. Au contraire, ce sera plutôt la guerre de Cent Ans. » Ce matin sur Europe 1, le patron d'Orange, Stéphane Richard écartait aussi l'idée d'une augmentation des tarifs « Il faut financer les 25 milliards d'euros pour la fibre et développer les réseaux 4G et bientôt 5G. Pour l'industrie et le pays, la consolidation est une bonne chose. Je ne crois pas qu'il y aura une hausse des prix ». Pas de hausse, mais pas de mention non plus de baisses à attendre chez Orange.
En parallèle aux questions sur d'éventuelles hausses de prix, Alain Bazot s'interroge sur la qualité du futur réseau constitué par Bouygues « On va avoir d'un seul coup sur le seul réseau de SFR, tous les clients SFR plus ceux de Bouygues » et de poser la question sur la capacité d'absorption de cet ensemble « Il y a une question de mise en œuvre et donc de qualité de service. »