Lors d’une interview accordée la semaine dernière au quotidien Asahi, Hirô Unôra a affirmé que NTT Docomo, le premier opérateur japonais, n’avait aucune intention de passer par les fourches caudines de Cupertino. Le PDG de NTT, la maison-mère de NTT Docomo, indique qu'il « n’a pas l’intention de commercialiser l’iPhone ou d’autres produits d’Apple. » La raison évoquée serait la crainte de perdre son indépendance commerciale en faisant entrer le loup Apple dans la bergerie : « pour le moment, nous allons faire tout notre possible pour nous débrouiller tout seul, sans Apple. »
Il faut dire que les faits ont de quoi refroidir NTT Docomo. En acceptant les conditions d'Apple, l'opérateur Softbank a pleinement profité de l'engouement du public nippon pour l'iPhone. Armé de cet avantage concurrentiel et de tarifs avantageux, il a taillé des croupières à NTT Docomo et à KDDI. Ce dernier, deuxième opérateur au Japon, a lui-même décidé de commercialiser l'iPhone : dernier opérateur indépendant d'Apple, NTT Docomo perd des parts de marché. Alors qu'il fournissait un forfait à 52 % des 125 millions de téléphones en activité au Japon en 2008, il n'en équipe plus désormais que 48 %. Pendant ce temps, Softbank a vu ses parts de marché passer de 18 à 24 %.
La situation financière de NTT Docomo n'est néanmoins pas menacée pour le moment : ses résultats financiers pour 2012 sont en hausse de 20 % par rapport à ceux de l'année précédente. La croissance des ventes est faible (5 %), mais les modèles vendus sont plus chers et sont accompagnés de forfaits 4G LTE coûtant plus que les forfaits 3G. Mais les autres opérateurs sont aussi en train de construire leur réseau 4G, et cet avantage de NTT Docomo disparaîtra bientôt : la comparaison se fera à nouveau sur le seul catalogue de téléphones — et alors que tous distribuent des smartphones Android, seul l'iPhone fera la différence. Comme le résume Moriyuki Shinji, analyste chez SMBC Nikko, « Docomo est dans la tourmente à cause de la popularité de l’iPhone au Japon. »
Le Nikkei, quotidien économique généralement très informé, tient de ses sources que NTT Docomo aurait bien essayé de négocier un accord avec Apple, et ce depuis plusieurs années. À la surprise des Japonais, la firme de Cupertino leur avait opposé une fin de non-recevoir, refusant d'accéder aux demandes d'aménagement du contrat. Pas même un rendez-vous avec Tim Cook en personne au sujet d'un futur iPhone 4G LTE n'a eu les effets escomptés. Face à la progression fulgurante des ventes en Chine, le Japon, qui ne compte plus que pour 5 % des revenus d'Apple, n'est plus un marché prioritaire nécessitant des conditions particulières.
NTT Docomo aurait notamment souhaité pouvoir placer ses services directement sur les iPhone et iPad, afin que les clients n'aient pas à télécharger les applications eux-mêmes. Il s’agit par exemple d'un assistant vocal proche de Siri, disponible au Japon depuis mars 2012 et qui connaît un succès certain chez les personnes âgées. Les clients de plus de 60 ans représentent 24 % de sa clientèle, et ils sont l’un des rares freins qui permettent à l’opérateur de limiter l’impact des départs de ses clients vers l’iPhone.
Le premier opérateur peut néanmoins compter sur un avantage formidable : un réseau digne de ce nom. Les deux autres opérateurs se contentent de couvrir les mégalopoles et les zones urbaines les plus denses — mais NTT Docomo est présent partout. Outre son réseau 3G (Foma), NTT Docomo a été le premier opérateur nippon à mettre en place un réseau 4G LTE. Il a depuis été rejoint dans la course, mais dispose d'une avance considérable à peine tempérée par des prix supérieurs.
La stratégie choisie par NTT Docomo, confronté à l’intransigeance de Cupertino, se révélera-t-elle payante ? L'opérateur l’espère. Il compte sur une progression continue d'Android qui est passé de 40 à 58 % de parts de marché en un an alors qu'iOS est passé de 50 à 37 %. Il pense aussi que la faible croissance du trafic « voix » dans les télécommunications —sans parler même de la saturation du marché nippon —, fait que l’avenir va se jouer dans le nuage. Et dans ce domaine, la confrontation avec les ambitions d’Apple est inévitable : comme l’a ajouté Unôra-san, « nous ne pouvons pas accepter de devenir les sous-fifres [d’Apple] alors même que nous essayons de mettre en place des services internet d’un nouveau genre. »
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