Rick Simonson, le vice-président de Nokia et patron de la division mobile (il était directeur financier du groupe jusqu'en novembre) se donne un an pour rattraper son retard dans le domaine des smartphones.
"D'ici 2011 nos efforts commenceront à produire des résultats et nous serons à parité avec Apple et RIM dans les smartphones" explique-t-il dans une interview au quotidien Indien The Economic Times. Il ajoute "Non seulement nous nous mettrons à niveau mais nous allons également gagner la guerre parce qu'en plus du courrier électronique, nous allons ajouter des contenus, du chat, de la musique, du divertissement et plusieurs autres fonctionnalités, ce qui deviendra bientôt crucial pour n'importe quelle entreprise dans ce domaine".
Une échéance qui ne semble pas faire grand cas des possibilités pour Apple et RIM de faire évoluer encore largement leurs systèmes… Rien que pour iPhone OS on peut tabler sur au moins deux mises à jour majeures d'ici au milieu 2011, et toujours chez Apple, l'offre en contenus est déjà fortement structurée.
Tout comme il a cédé du terrain sur les smartphones, Rick Simonson concède également que Nokia n'a pas réussi à se développer aux États-Unis, marché important. Mais il souligne que son groupe profite d'une large implantation dans les marchés émergeants (Chine, Afrique, Amérique du Sud), ceux où les clients feront peut-être leurs premiers pas sur Internet avec un mobile. Et c'est sur terrain du volume que Nokia se bat, en proposant des terminaux dans toutes les gammes, jusqu'à la plus simple. Il vise d'ailleurs les 500 millions d'unités vendues en 2010 soit 40% du marché mondial. Il entend également jouer la carte de l'e-mail de masse, contrairement à RIM qui ne saurait s'adresser qu'aux entreprises.
Nokia compte aussi sur ses partenariats avec Microsoft et IBM pour rendre ses mobiles utilisables avec les principales messageries professionnelles. Autre atout que Rick Simonson fait valoir, la nature open source de ses système (Maemo et Symbian) et le développement de son site de téléchargement d'applications qu'il estime être devenu plus important après celui d'Apple.
Enfin, Simonson ne voit dans l'idée d'un rachat de Palm par Nokia que l'une de ces rumeurs qui n'en finissent pas d'être répétées. Un Palm à qui d'ailleurs il donne de faibles chances de survie "Il n'y a vraiment pas de place pour plus de 4 ou 5 systèmes d'exploitation. La taille est un facteur critique. Par exemple, l'OS de Palm est très bon, mais avec moins de 1% du volume global, il ne sera pas attractif pour les développeurs".