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Mesurant 15x12 mm, la micro-SIM (3FF), est bien plus petite que la populaire mini-SIM (2FF), mesurant 25x15 mm. Ce n'est cependant pas assez pour certains fabricants comme Apple ou Nokia, qui militent pour un nouveau format de carte SIM, le quatrième (4FF) : l'European Telecommunications Standards Institute (ETSI) est en train de définir
ce qui deviendra la nano-SIM. Plusieurs propositions s'affrontent, dont
The Verge a réussi à obtenir les détails.
Un des principaux soutiens de la nano-SIM est Apple, qui travaille sur le sujet depuis au moins deux ans. La firme de Cupertino avait au départ réfléchi à une SIM virtuelle, un simple lien propriétaire logiciel, une idée qui a rencontré la résistance des opérateurs. Sa proposition est aujourd'hui la plus conventionnelle de toutes, et est justement soutenue par la plupart des opérateurs européens.
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Pour réduire au maximum la taille de sa nano-SIM, Apple a utilisé les mêmes techniques que celles qui ont présidé à la conception de l'Embedded-SIM, utilisée dans des applications industrielles : la carte se résume à des contacts, avec peu de plastique autour, et mesure ainsi 12,3 x 8,8 mm. Cette carte devant néanmoins être manipulée, alors que l'Embedded-SIM est intégrée aux appareils, les contacts sont appliqués sur un substrat, qui reprend la forme classique d'un SIM avec une encoche indiquant son orientation.
La nano-SIM d'Apple est donc plus familière que celles de Nokia ou de RIM, qui respectent le cahier des charges de l'ETSI et comportent donc aussi huit contacts, mais prennent plus de libertés avec leur placement. La proposition de RIM comme celle de Nokia rappellent ainsi les cartes SD avec des contacts allongés placés en rang : le design de RIM, 11 x 9 mm, est moins ambitieux que celui de Nokia, 10 x 8 mm.
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C'est paradoxalement la proposition de Nokia qui emporte pour le moment l'adhésion des suffrages. La nano-SIM d'Apple a l'avantage d'être extrêmement classique : elle pourrait être rétrocompatible avec la micro-SIM voire avec la mini-SIM par le biais d'adaptateurs. Les contacts s'étalant sur toute la surface du substrat, elle nécessite néanmoins l'usage d'un tiroir, une pièce fragile, ajoutant des coûts de production, et prenant de la place aux composants.
Plus anguleuse, la nano-SIM de Nokia a une orientation claire et peut être aisément placée dans son logement, sans tiroir. Elle devrait certes casser la compatibilité avec les précédents formats, mais elle respecte parfaitement le cahier des charges de l'ETSI : il est par exemple impossible qu'elle puisse être bloquée dans un logement micro-SIM suite à une mauvaise manipulation. Ce n'est pas le cas de la nano-SIM d'Apple, dont la longueur équivaut précisément à la largeur des micro-SIM : placez-la à 90° dans un tiroir micro-SIM d'iPhone 4S, et elle sera bloquée.
Les propositions de Nokia et RIM étant assez proches, les deux sociétés ont semble-t-il décidé de faire front commun derrière le design du fabricant finlandais, qui propose ni plus ni moins qu'un changement radical dans la conception des SIM. Un changement salutaire selon Nokia, qui explique qu'il permettra plus d'audace dans la fabrication des téléphones. Sous la pression des opérateurs, Apple est plus consensuelle — mieux,
elle a décidé de proposer une licence gratuite sous conditions sur sa proposition, non seulement pour gagner des points auprès des membres de l'ETSI, mais aussi pour débarrasser un futur standard nano-SIM de tout risque juridique.
L'ETSI devrait prendre sa décision dans les prochains jours.