Si tu veux avoir un design épuré avec des matériaux nobles et élégants prends un iPhone, mais il faudra être soigneux ou ne pas être trop regardant sur les rayures ou bosses, sinon prends un smartphone au design banal avec les matériaux communs utilisés par la concurrence.
Ce genre de commentaires, récurrent depuis le début de notre série « Je raccroche l'iPhone », n'est pas tout à fait faux… mais il n'est pas tout à fait juste non plus. Apple n'a pas le monopole de l'élégance, et tous les plastiques ne naissent pas égaux.
Je m'amuse parfois à imaginer que ceux qui critiquent le plastique des concurrents de l'iPhone sont les mêmes qui louaient la qualité du polycarbonate de l'iPhone 3G/S. L'emploi abondant de l'aluminium offre à l'iPhone 5 une grande solidité structurelle et lui donne un côté incontestablement classieux, mais le fait est que le plastique n'est pas nécessairement un mauvais matériau : Apple ne l'a pas employé pendant des années pour rien.
Le plastique de l'iPhone 3G/S n'était pas parfait : il se rayait facilement, quand il ne se fendillait pas. Exemple ici avec un de nos anciens iPhone 3GS.
Certains fabricants se sont fait une spécialité de l'emploi du plastique, comme Samsung. Et c'est précisément du numéro un mondial de la téléphonie mobile que proviennent quelques uns des plastiques les moins convaincants, ce qui doit en grande partie expliquer la perception de certains quant à ce matériau. Samsung produit ses appareils vite, mais pas forcément bien : les plastiques du Galaxy S III, Galaxy Note II et Galaxy Note 8.0 sont de qualité tout juste passable et leurs ajustements sont à la limite de l'acceptable.
Le Galaxy Nexus permet d'ailleurs de mesurer le progrès réalisé dans la fabrication et l'assemblage du plastique. Sa face arrière amovible a perdu sa forme originale après seulement quelques mois d'utilisation, alors qu'après deux mois d'ouvertures et de fermetures bi-hebdomadaires, celle du classieux BlackBerry Z10 n'a pas bronché. Ces deux appareils ont en commun leur construction en un bloc, que l'on retrouve aussi chez HTC : bien employé, le plastique peut sembler aussi solide que le métal.
HTC fait d'ailleurs partie des constructeurs les plus convaincants en la matière : mon collègue Stéphane Moussie vient de passer un mois avec un HTC One XL et l'a jugé « solide » — il faut dire que ce téléphone est sorti sans la moindre rayure de ses tests alors qu'il n'en a particulièrement pas pris soin et l'a même glissé dans ses poches avec des clefs. Le polycarbonate employé par le fabricant taïwanais n'a rien de « commun » et le design du One XL rien de « banal », n'en déplaise au commentateur qui ouvrait cet article.
Encore un cran au-dessus, Nokia, dont la gamme Lumia semble presque aussi indestructible que le bon vieux 3310. Après un mois d'utilisation et quelques chutes, mon Lumia 820 est comme neuf. Il est gros et lourd, c'est indiscutable, mais il semble aussi particulièrement solide et on n'a jamais peur de le glisser dans une poche qui contient déjà de la petite monnaie ou de le poser un peu « violemment » sur une table. Et son design est plutôt sympathique, ce qui ne gâche rien.
En un mot comme en cent, donc, abandonner l'iPhone ne veut pas nécessairement dire abandonner le design et la qualité de finition : même des téléphones en plastique peuvent sembler aussi bien finis et aussi classieux. On pouvait évidemment s'attendre à ce que le plastique soit plus résistant aux petits accrocs du quotidien ; qu'en sera-t-il des concurrents de l'iPhone eux aussi revêtus de métal et de verre ? Réponse dans quelques semaines avec une nouvelle fournée de téléphones qui comptera notamment le Nexus 4 et le Sony Xperia Z.