Switcher de l'iPhone à Android, Windows Phone ou BlackBerry est-il facile ? Notre série « Je raccroche l'iPhone », qui documente une expérience de switch, revient à quelques jours de la présentation des nouveaux iPhone.
« Oui, mais iOS c'est plus simple », « oui, mais Android c'est plus puissant », « oui, mais BlackBerry… on s'en fout » : on ergote, on se chamaille, mais on passe à côté du plus évident. Les différents OS mobiles valent en eux-mêmes moins que les apps qu'ils font tourner, des apps qui ne freinent en rien le passage d'une plateforme à l'autre.
Certaines catégories d'apps font très clairement l'attrait de certaines plateformes mobiles, parce qu'elles tirent parti des capacités de chaque plateforme et leur sont exclusives. iOS serait-il aussi populaire sans sa myriade d'utilitaires à l'interface léchée et sa panoplie de jeux indépendants ? Peut-on parler d'Android sans jamais évoquer les lanceurs, claviers et widgets alternatifs, ou ces nombreuses apps qui proposent leurs fonctions en dehors de leur cocon douillet ? Mais elles ne suffisent plus à elles seules à retenir les utilisateurs.
La généralisation du modèle du freemium, par exemple, lève l'obstacle du coût d'un switch : il n'y aura pas besoin de racheter les jeux récents, les comptes en ligne EA ou Gameloft permettant même de récupérer sa progression. « En ligne », voilà le mot clef : le nuage abolit les lignes de démarcation dressées par Apple, Google ou Microsoft.
iCloud a été conçu comme un verrou fermant l'écosystème d'Apple, mais sa serrure est bien facile à crocheter. Vous utilisez Twitter, Facebook, LinkedIn, Foursquare ou Path ? Vous communiquez avec Skype, Line ou WhatsApp ? Vous bloguez avec Wordpress ou Tumblr ? Rien ne vous empêche de passer d'un iPhone à un Galaxy, ou d'un Xperia à un Lumia.
Le nuage est un véritable cheval de Troie, d'autant plus maintenant que les applications les plus importantes contiennent toutes un composant en ligne et sont disponibles sur plusieurs plateformes. Google l'a bien compris en proposant ses services sur iOS, au point que la page d'accueil de certains iPhone ressemble à celle de n'importe quel téléphone sous Android. Dès lors, qu'est-ce qui empêche certains clients d'Apple de passer à la concurrence, attiré par un plus grand écran, un meilleur appareil photo, ou tout simplement la couleur de l'herbe ?
L'écosystème d'accessoires MFI, peut-être, mais aussi et surtout leur expérience générale. Les différents OS mobiles valent en eux-mêmes moins que les apps qu'ils font tourner, mais ils conditionnent la manière dont elles tournent. Si l'on veut utiliser les services de Google sans la complexité d'Android, on a un iPhone. Que la communication d'Apple se soit éloignée des apps n'est pas un hasard : les apps les plus importantes sont les mêmes partout. Elle promeuvent plutôt un « style de vie » : les apps les plus importantes ne sont pas exactement les mêmes partout.
Il y a des nuages au-dessus des jardins enclos, mais les fleurs ne sont pas contre la pluie.