Dans une interview au journal Les Échos, Fleur Pellerin, la ministre déléguée à l'Économie numérique, revient sur Free Mobile un an après son lancement (lire : Free Mobile, un an de « bordel »).
Photo LeWEB12 CC BYElle livre un premier bilan positif, mettant en avant « l'impact de Free Mobile [qui] a été positif pour le pouvoir d'achat des Français » et plus généralement « une nouvelle impulsion » sur le marché donnée par le quatrième opérateur. Quant aux hypothétiques pertes d'emplois dont Free a été souvent incriminé par ses concurrents, la ministre déléguée rejette la responsabilité du nouvel entrant, expliquant que « le tassement du marché mobile est un phénomène mondial. » « Le nouvel opérateur mobile a eu parfois bon dos », renchérit-elle. Sur une éventuelle fusion d'opérateurs — Vivendi cherche actuellement à se séparer de SFR (lire : Télécoms en 2013 : l'avènement de la 4G et la nouvelle destinée de SFR) —, Fleur Pellerin indique que « le gouvernement souhaite que le marché trouve son équilibre à quatre acteurs », sans pour autant exclure d'éventuelles mutualisations de réseaux et des partenariats. Alors qu'un mariage avec Free est compromis, l'Autorité de la Concurrence a balayé une telle opération, SFR pourrait se rapprocher de Numéricable.
Couverture 3G de Free Mobile au 1er juillet 2012 - source ARCEPComme nous le relevions le mois dernier, Free Mobile n'a pas atteint l'objectif interne de 2500 antennes déployées fin 2012. Un élément que la ministre note également : « Free a pris du retard dans ses déploiements par rapport à ce que le groupe avait annoncé. Alors que le nouvel entrant avait affiché un objectif d'installation de 2500 antennes fin 2012, il n'en avait déployé que 1779 ». Il s'agit de 1779 antennes mises en services pour un total d'environ 2270 stations autorisées par l'Agence Nationale des Fréquences. Rappelons qu'il s'agissait d'un objectif fixé en interne et que la première échéance qui attend Free Mobile sera début 2015 où il devra couvrir 75 % de la population. Pour Maxime Lombardini, directeur général de Free, « Il n'y a pas le moindre retard, explique-t-il aux Échos. Nous sommes confiants quant au respect de l'obligation de couverture de 2015 » Interrogée sur la participation financière des géants de l'Internet aux réseaux, Fleur Pellerin a insisté sur « un problème de fiscalité ». Nombre d'entre eux pratiquent en effet de « l'optimisation fiscale » (lire : Optimisation fiscale : une taxe sur les données personnelles pour les géants du web ? et Les gouvernements à l'assaut de l'optimisation fiscale). « Le gouvernement réfléchit activement à la fiscalité au XXIème siècle », indique la ministre déléguée à l'Économie numérique.