Carrier IQ, au centre d'une controverse sur la question de l'utilisation des données privées à des fins technico-commerciales, a tenu à clarifier sa position. Oui, la société collecte des données ; non, elle ne les utilise pas pour enregistrer ou transmettre des informations personnelles.
Premier point : Carrier IQ a confirmé que la vidéo de Trevor Eckart détaillant la collecte de données était fidèle à la réalité, mais que son interprétation était erronée. Andrew Coward, le directeur marketing de la société, explique : « le logiciel reçoit une grande quantité d'informations du système d'exploitation, mais ce n'est pas parce qu'il la reçoit qu'il l'utilise pour collecter des informations sur l'utilisateur ou pour la transmettre à l'opérateur. » Carrier IQ collecte ainsi de nombreuses données (position, passage et éventuelle perte d'un appel, heure d'arrivée d'un SMS et numéro associé, URL des sites visités, qualité réseau, niveau de la batterie, fichiers de crash système, etc.), mais c'est à l'opérateur de décider qu'en faire.
C'est là que la bât blesse : impossible d'obtenir des opérateurs une réponse sur leur utilisation de Carrier IQ, et pour ceux qui n'utilisent pas les services de cette société, ce qu'ils font de leurs propres systèmes de logging. À la fois pour des raisons légales (appels d'urgence, besoins judiciaires) et techniques (suivi de la qualité du réseau), les opérateurs enregistrent un nombre incroyable de données avec une très grande précision, le tout avec la plus grande discrétion. Carrier IQ n'est qu'un intermédiaire dans cette industrie (lire : Carrier IQ, le mouchard qui vous veut du bien).
Deuxième point : Carrier IQ a tenu à préciser que si elle stockait des informations d'ordre technique, elle n'accédait jamais aux contenus de l'utilisateur, dont le caractère privé est respecté. Ainsi, Carrier IQ enregistre l'arrivée d'un SMS et le numéro associé, mais n'enregistre pas, ne stocke pas et donc ne transmet pas le contenu de ce message. Idem avec les courriels, les photos, et autres médias (musique et vidéo). Rebecca Bace, spécialiste de la sécurité notamment passée par la NSA, a pu indépendamment confirmer que le système de Carrier IQ n'enregistrait pas les tapes sur le clavier, et ne pouvait donc pas être considéré comme un keylogger.
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