Apple a donc vendu 8,7 millions d'iPhone sur son premier trimestre (fiscal) 2010, celui-ci a été clôt le 27 décembre il comprenait donc les ventes réalisées pour la période des fêtes. Apple a tout simplement doublé son chiffre comparé à la même période de 2009. Sur les 15,68 milliards de dollars de chiffre d'affaires d'Apple de ce trimestre, l'iPhone (ainsi que les ventes de ses accessoires et le fruit des accords avec les opérateurs) a compté pour le tiers : 5,57 milliards. C'est plus que le CA du Mac avec ses 4,45 milliards et les iPod avec 3,39 milliards.
Cela porte le total des ventes d'iPhone depuis sa sortie à l'été 2007 à 42 millions d'unités. Au Japon elles ont été en progression de +400% d'une année sur l'autre et en Chine 200 000 iPhone ont été vendus à ce jour (voir aussi l'article Apple : le meilleur trimestre de son histoire).
En guise de comparaison, RIM avait vendu 10,1 millions de BlackBerry, mais son trimestre fiscal s'était achevé le 15 décembre. Sony Ericsson, qui annonçait cette semaine aussi les résultats de son dernier trimestre, indiquait avoir vendu 14,6 millions de terminaux sur cette période. Cela comprend tous ses modèles, pas uniquement les smartphones. Surtout, c'est 40% de moins qu'en janvier 2009… Le fabricant, qui a affiché de nouvelles pertes à cette occasion, met cette dégringolade sur le compte du contexte économique ainsi que, dixit, "un passage plus rapide que prévu vers les téléphones à écrans tactiles dans le secteur de prix moyens du marché". Apple n'est pas citée, mais c'est tout comme. Les seuls motifs de satisfaction de Sony Ericsson viennent d'ailleurs de résultats de ventes encourageants sur deux nouvelles gammes de smartphones et il table sur son prochain XPeria X10 sur Android pour améliorer sa situation, preuve qu'une présence dans le haut de gamme devient une absolue nécessité.
Les résultats de vente de l'iPhone sont - légèrement - inférieurs ceux envisagés par les analystes qui tablaient plutôt sur les 9 millions en moyenne. Le score n'est cependant pas mauvais, loin s'en faut. La nouvelle concurrence apportée par les récents terminaux Android comme celui de Motorola aura probablement pesé, mais et il se pourrait qu'Apple ait encore une marge de progression, aujourd'hui contrainte.
Le grand marché américain de l'iPhone reste l'objet d'une exclusivité pour AT&T. Alors que depuis la fin de celle d'Orange en France, et plus récemment d'O2 en Angleterre, les ventes ont décollé sur ces marchés. En novembre, Orange UK vendait 30 000 iPhone lors du premier jour de disponibilité dans son réseau. La semaine dernière, Vodaphone UK en vendait 100 000 en huit jours.
Il se disait cette semaine qu'AT&T pourrait perdre cette exclusivité, ouvrant de fait le marché américain à d'autres opérateurs locaux comme Verizon. Tim Cook, le DG d'Apple, lors de la présentation de ses résultats n'a toutefois donné aucune indication en ce sens, affirmant que la stratégie du multi-opérateurs se faisait au cas par cas. Il a réaffirmé qu'elle voyait dans AT&T un ancien et excellent partenaire, qu'elle avait pris connaissance de ses projets visant à améliorer la qualité de son réseau dans certaines métropoles et qu'elle avait toute confiance dans leur bonne exécution. La probabilité de l'arrivée de l'iPhone chez d'autres opérateurs américains reste donc de l'ordre de la spéculation pour le moment.
Tim Cook a également précisé, à propos du marché Chinois, qu'Apple entendait renforcer la marque iPhone pour l'y installer durablement en travaillant tout particulièrement la qualité des points de vente et le service client. Pour la Pomme il est préférable d'avancer doucement, mais bien, car le potentiel commercial serait tout à fait significatif. Pour l'illustrer il a cité la multiplication par trois du chiffre d'affaires réalisé sur ce trimestre sur la zone Chine, Hong-Kong et Taiwan.