L'Arcep autorise Bouygues Telecom à réaffecter les fréquences 1 800 MHz du réseau EDGE pour un réseau 4G LTE à partir du 1er octobre 2013. Cette autorisation est conditionnée « à une restitution par Bouygues Telecom de 2,8 MHz de fréquences 1800, restitution qui serait effective au plus tard le 1er octobre 2013. »
Bouygues Telecom militait depuis de nombreux mois pour obtenir l’autorisation de reconvertir son réseau EDGE en réseau 4G LTE. La fréquence 1 800 MHz est utilisée dans d’autres pays, notamment la Grande-Bretagne, car elle est peu encombrée et possède une bonne capacité de pénétration dans les bâtiments. Elle permet de plus de réutiliser rapidement les antennes déjà déployées et donc de rattraper le retard relatif de la France en matière de déploiement de la 4G LTE. Cerise sur le gâteau : elle permet de prendre en charge les appareils Apple (iPhone 5 notamment).
Cette autorisation est un camouflet pour Orange et SFR, qui ont payé très cher leurs « fréquences en or » et ont pour le moment de l’avance en matière de déploiement. SFR, dont le réseau EDGE est très peu développé, n'a ainsi pas hésité à brandir la menace de 5 000 « destructions d'emplois ». Orange, de son côté, joue la carte de la distorsion de concurrence. Le premier opérateur français possède un réseau EDGE à l’échelle nationale, mais ne peut facilement le reconvertir : il sert toujours à de nombreux clients. Notamment ceux de Free Mobile, qui demandait que cette reconversion n’ait pas lieu avant 2015, alors qu’Orange et SFR militaient pour la mi-2014.
Bouygues Telecom dispose d'un mois pour accepter le règlement de l'Arcep. Orange et SFR peuvent désormais « demander à tout moment que leurs autorisations dans la bande 1800 MHz soient étendues à la 4G ». Enfin, Free, qui ne dispose pas de fréquences dans cette bande, pourra faire valoir « le principe d’égalité entre opérateurs » pour en obtenir.