Pour éviter autant que possible les répercussions liées à la guerre commerciale engagée par Donald Trump, Apple s’est lancée dans une course contre la montre. L’entreprise cherche à se constituer aux États-Unis un gros stock de produits épargné par les droits de douane.

D’après un haut responsable indien cité par The Times of India, cinq avions bourrés d’iPhone et d’autres appareils sont partis d’Inde pour foncer vers les États-Unis fin mars. Cette cargaison urgente a été commandée par la Pomme afin d’éviter la première salve de droits de douane (10 % pour le monde entier) qui est entrée en vigueur le 5 avril. Les importations venant d’Inde, un pays qui occupe une place de plus en plus importante dans la production de l’iPhone, doivent être taxées à 26 % à partir du 9 avril.
« Les usines en Inde, en Chine et dans d'autres pays clés ont expédié des produits aux États-Unis en prévision de l'augmentation des droits de douane », a confirmé une source au journal. Apple aurait suffisamment de stock pour répondre à la demande des Américains, sa plus grosse clientèle, pendant plusieurs mois. Il vaut mieux, car les prix des produits importés de Chine risquent d’exploser.

Une escalade a en effet débuté entre les deux plus grandes économies mondiales. Après la première annonce fracassante de Donald Trump de droits de douane de 54 % sur les produits importés de Chine, l’Empire du Milieu a riposté en prévoyant des droits de douane supplémentaires de 34 % sur les produits américains dès le 10 avril. Face à cette contre-attaque, le président américain a menacé aujourd’hui même d’appliquer 50 % de taxe supplémentaire sur les produits chinois.
Alors que l’entrée en vigueur de la seconde salve de taxes est imminente, Apple va essayer de limiter la casse en important davantage d’iPhone indiens, rapporte le Wall Street Journal. L’Inde pourrait produire 25 millions d’unités cette année, dont 10 millions destinées normalement au marché local. Si Apple redirigeait tous ces iPhone vers les États-Unis, elle pourrait répondre à environ la moitié de la demande américaine, d’après les calculs de Wamsi Mohan, analyste chez Bank of America.
Mais comme le stock constitué aux États-Unis, ce possible réacheminement des iPhone indiens n’est qu’une mesure de secours, le temps de trouver un remède durable. La clé, c’est une exemption. Tim Cook avait réussi à en obtenir une lors du premier mandat de Donald Trump. Y parviendra-t-il une nouvelle fois ?