Depuis fin décembre, l’iPhone peut servir de carte NFC dans les transports en commun de Barcelone. Il suffit d’approcher le téléphone d’un valideur pour ouvrir les portiques du métro. Comme à Paris ? Pas tout à fait. La capitale catalane a choisi de contourner Apple Pay pour intégrer sa carte de transport à l’iPhone, ce qui a des conséquences sur l’expérience utilisateur.
Une exception européenne
Avant de voir ce que cette implémentation particulière implique pour les usagers, il faut déjà expliquer comment l’Autorité du Transport Métropolitain (ATM) de Barcelone a réussi à exploiter la NFC de l’iPhone sans Apple Pay, car c’est un cas rarissime. Pour ça, c’est à Bruxelles, au siège de la Commission européenne, qu’il faut s’attarder.
Afin d’éviter une grosse amende potentielle pour abus de position dominante, Apple a proposé début 2024 à l’institution d’ouvrir, sans frais, la NFC de l’iPhone dans l’Union européenne. Jusque-là, les banques et les autres organisations qui voulaient exploiter la puce sans contact de l’iPhone devaient en effet s’intégrer à Apple Pay, une intégration qu’Apple leur faisait payer.
Les premiers compromis proposés par la firme américaine portaient uniquement sur les achats en magasin. L’autorité de transport de Barcelone, qui négociait depuis plusieurs années avec Apple sans parvenir à un accord, a profité de la consultation mise en place par la Commission européenne pour demander l’élargissement de l’ouverture aux transports publics. Cette réclamation a été retenue dans l’accord final passé entre Cupertino et Bruxelles en juillet 2024.
C’est donc grâce à cette ouverture forcée de la NFC de l’iPhone que Barcelone a pu intégrer sa carte de transport sans passer par Apple Pay. Mais alors pourquoi la carte Navigo est-elle intégrée à Apple Pay depuis l’année dernière, alors qu’Île-de-France Mobilités a également bataillé pendant longtemps contre l’entreprise américaine au sujet des conditions commerciales ? D’après Barcelone, Apple a fait une fleur à Paris pour une raison très spéciale :
Il existe des cas exceptionnels, comme celui de Paris où Apple a accepté de réaliser les tâches nécessaires à l’intégration des titres de transport d’Île-de-France ; dans ce cas précis, l’entreprise s’est engagée envers la ville en raison des Jeux olympiques. Cet engagement n’a jamais été respecté à Barcelone, malgré les efforts persistants de l’ATM.
Faute d’avoir pu faire plier Apple sur les conditions d’Apple Pay, la ville espagnole a donc décidé de faire sans. Elle n’a ainsi pas de commission à verser à l’entreprise américaine, mais l’expérience utilisateur n’est pas au même niveau. Avant de voir ces différences, il faut expliquer encore une chose, car la situation est un brin complexe.