Près de deux ans après son lancement, l’iPhone SE de 3e génération ne s’est jamais aussi mal porté. Ses utilisateurs ne pourront pas précommander le Vision Pro, faute de caméra TrueDepth nécessaire pour l’analyse du visage. Certes, les fans d’Apple qui vont débourser plus de 3 500 $ pour s’offrir le casque possèdent sûrement un iPhone 15 Pro Max ou en tout cas un modèle plus récent, mais cette nouvelle incompatibilité montre bien l’état de décrépitude de l’iPhone SE aujourd’hui.
Pourquoi l’iPhone SE est dépassé techniquement
Ce qu’il y a de plus archaïque dans l’iPhone SE, c’est bien entendu son design articulé autour du bouton Touch ID. Rendez-vous compte que cette apparence remonte à l’iPhone 6, sorti il y a dix ans. Même les smartphones Android à 100 € n’ont plus de telles bordures depuis des années.
Le design n’est pas qu’une question d’esthétique : non seulement les bordures gâchent de l’espace pour l’écran, mais le bouton Touch ID empêche l’iPhone SE de passer à la « nouvelle » (elle a fêté ses 6 ans à l’automne dernier, tout de même) navigation tout en gestes si plaisante et efficace. Le glissement latéral en bas de l’écran qui permet de passer instantanément d’une application à l’autre n’existe pas sur ce modèle, notamment. C’est une partie de l’expérience utilisateur moderne de l’iPhone, celle instituée avec brio par l’iPhone X, qui manque aux utilisateurs d’iPhone SE.
Son écran LCD est lui aussi passé de mode depuis longtemps, supplanté par les dalles OLED beaucoup plus flatteuses et adaptées aux contenus HDR. L’OLED est tellement répandu dans les smartphones Android que les modèles d’entrée de gamme sont déjà passés à l’étape suivante avec des dalles 90 Hz ou plus.
La petite taille de l’iPhone SE est parfois citée comme un argument en sa faveur. Il est vrai qu’il est beaucoup plus facile à utiliser à une main qu’un iPhone 15 et que c’est le dernier représentant des smartphones compacts depuis la disparition regrettable de l’iPhone mini. Mais cette taille réduite est aussi ce qui joue un des plus mauvais tours à l’iPhone SE, car elle limite fortement son autonomie. Si sa petite batterie pouvait suffire il y a une dizaine d’années, elle est de plus en plus sous-dimensionnée face à la multiplication des usages de l’iPhone : paiements avec Apple Pay, validation des titres de transport, présentation de documents d’identité, visionnage de séries, etc.
L’appareil photo arrière produit, lui, des images tout à fait satisfaisantes… pour peu que le cadre s’y prête bien. Sans autre objectif qu’un grand-angle et sans mode Nuit, l’appareil photo de l’iPhone SE manque grandement de polyvalence. C’est presque un appareil « point and shoot », quand les autres iPhone sont l’équivalent de compacts experts.
Le bouton Touch ID est un autre vestige du passé, même si un événement imprévu a prolongé temporairement son intérêt. Quand l’iPhone SE de 2e génération est sorti en avril 2020, son capteur d’empreintes digitales s’est montré bien supérieur à Face ID, alors incapable de fonctionner avec un masque. Mais depuis que la technologie de reconnaissance faciale a été adaptée aux masques (sur les iPhone 12 et ultérieurs), Touch ID n’a même plus cet avantage.