Un début d'alléluia chez les fabricants de smartphones ? Les ventes relèvent la tête. Un début de reprise qui pourrait s'installer dans la durée après deux années pleines de résultats en baisse.
Counterpoint et Canalys dressent un même constat : le mois d'octobre a mis un terme à deux années de baisses annuelles des ventes à travers le monde. Pénurie de composants, clients qui repoussent leurs achats, stocks qui s'entassent… les raisons à ce marasme sont multiples, écrit Counterpoint.
Mais le mois d'octobre a vu une progression des ventes de 5 % sur celui de 2022. Grâce à la contribution des marchés émergents — dont la région du Moyen-Orient et celle de l'Afrique —, avec le retour en forme de Huawei en Chine et avec le concours des iPhone 15 qui ont mis du charbon dans la chaudière pour octobre. Cette tendance est de nature à se poursuivre jusqu'à la fin de l'année, pense le cabinet.
Et même au-delà, au vu des projections de Canalys qui se projette jusqu'en 2027. Sur 2023, le cabinet s'attend à 1,13 milliard de smartphones vendus, puis 1,17 milliard l'année suivante et jusqu'à 1,25 milliard en 2027.
Ce dernier chiffre fait néanmoins pâle figure face à 2017 qui a connu un pic (chez Apple ce fut l'année de l'iPhone X). Elles dépassèrent largement les 1,4 milliard. Cependant, à cette époque, la dépense moyenne pour un smartphone était de 332 $ alors qu'on est passé à 440 $ aujourd'hui, observe Canalys. Il est vrai que les prix ont été tirés vers le haut avec des fabricants qui se positionnent sur des segments plus rémunérateurs. Un smartphone dépassant les 1 000 dollars n'est plus une curiosité.
Ce retour en grâce des ventes sera bien aidé par les pays émergents, comme le Moyen-Orient, l'Afrique et l'Amérique latine. En 2024, 1 smartphone sur 3 sera vendu dans la zone Asie-Pacifique, estime Canalys, contre 1 sur 5 en 2017. La croissance y sera plus forte aussi, avec le concours de l'Inde et de l'Asie du Sud-est (Indonésie, Cambodge, Vietnam, etc). La part de l'Europe ne reculerait que légèrement dans les ventes mondiales, à 13 % l'an prochain contre 14 % en 2017.
Plus près de nous, en Europe de l'Ouest et aux États-Unis, Canalys considère que la demande en modèles haut de gamme a atteint son plateau après les achats faits durant la pandémie. Il n'y aurait pas de grands mouvements à attendre avant 2024/2025. L'arrivée, ces prochains mois, de nouvelles fonctions basées sur l'intelligence artificielle, si elles s'avèrent pertinentes pour les utilisateurs, sera peut-être de nature à les pousser à changer de téléphone.