Christophe Béchu annonce que le bonus réparation sera « simplifié, élargi et augmenté » dès le 1er janvier 2024. En déplacement dans l’usine historique de Seb à Selongey (Côte-d’Or), le ministre de la Transition écologique a confirmé que cette petite subvention ne couvrira plus seulement les pannes des appareils qui ne sont plus couverts par une garantie légale ou commerciale, mais aussi la « casse accidentelle », comme celle d’un écran de smartphone.
La loi AGEC prévoyait la création de « fonds réparation » financés par les filières industrielles pour « encourager le consommateur à réparer plutôt que racheter un produit neuf » et permettre « la création d’emplois locaux non délocalisables ». Selon le principe du « pollueur-payeur », les filières des équipements électriques et électroniques, des jouets, des articles de sport et de loisirs, et des produits de bricolage et de jardinage doivent alimenter ces fonds.
À peine 10 % des appareils électriques et électroniques tombés en panne sont réparés. Le gouvernement voulait augmenter le nombre de produits réparés de 20 % par an, pour atteindre un taux de réparation de 60 % à terme, en finançant une partie de la réparation. Le montant du bonus peut sembler dérisoire quand il concerne un ordinateur portable (45 €) ou un smartphone (25 €), mais peut couvrir jusqu’à 20 % de la facture de rafistolage d’une perceuse (15 €) ou d’une centrale vapeur (20 €).
Il n’aura pas fallu attendre douze mois pour constater l’échec cinglant du dispositif. Ecosystem et Ecologic n’ont pas dépensé le trentième de l’enveloppe prévue et labellisé la moitié des réparateurs escomptés. Voilà pourquoi le ministre de la Transition écologique veut accélérer le rythme : en plus de s’appliquer aux dommages accidentels, le bonus sera doublé sur cinq produits (lave-linge, lave-vaisselle, sèche-linge, téléviseurs et aspirateurs) et augmenté de 5 € sur les autres.
Christophe Béchu veut « simplifier le processus de labellisation des réparateurs » pour atteindre jusqu’à 22 000 échoppes certifiées dans trois ans, au moins cinq fois plus qu’aujourd’hui, et tant pis si le label QualiRépar favorisait la qualité plutôt que la quantité. Ces annonces interviennent alors que les discussions autour de l’indice de durabilité, qui doit remplacer l’indice de réparabilité dans le courant de l’année prochaine, peinent à se dénouer. Roland Lescure, le ministre délégué chargé de l’Industrie, voudrait mettre en place un système de bonus-malus de 10 à 40 € pour pousser à l’achat de produits plus réparables.
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