Le patron de Google avait prévenu ses troupes cet été qu'il allait y avoir du remue-ménage en interne pour s'adapter à « un environnement macroéconomique difficile et [un] contexte incertain ». D'après The Information, Google Assistant va faire les frais de ce remaniement. L'entreprise investirait moins dans le développement de son assistant, en tout cas pour les produits tiers, comme les téléviseurs et les écouteurs des autres marques. Les appareils de Google auraient, eux, encore droit à des avancées de l'assistant.
D'une manière générale, la stratégie de Google consisterait à mettre les bouchées doubles sur ses propres produits, et par produits on entend en particulier le matériel. Si le groupe a abandonné l'idée de refaire un ordinateur portable, le reste de la division hardware ne serait pas affecté par les coupes budgétaires.
En fait, Google aurait une crainte : perdre le contrat (estimé à 15 milliards de dollars) avec Apple qui fait de lui le moteur de recherche par défaut sur des centaines de millions d'iPhone, d'iPad et de Mac, autant d'appareils où il peut afficher aisément ses pubs. Google redouterait que les autorités de régulation l'obligent à mettre un terme à ce partenariat qui soulève des questions de concurrence.
Pour répondre à cette éventualité critique, Google compterait sur ses propres appareils : en cas de disparition de la pub systématique sur iPhone, et alors que l'hégémonie de Samsung s'effrite au profit des fabricants chinois, les Pixel seraient là pour prendre le relai. Sauf que Google est encore très loin du compte : même si les ventes de Pixel augmentent enfin, elles sont insignifiantes par rapport à celles d'iPhone. Google a vendu 27,6 millions de Pixel depuis 2016 selon IDC, quand Apple écoule plus de 200 millions d'iPhone par an. Il vaut mieux pour Google que le partenariat avec Apple ne soit pas remis en question trop vite.