En mars dernier, le parlement a voté une loi visant à « renforcer » le contrôle parental sur les smartphones, tablettes et ordinateurs en le rendant notamment « aisément accessible et compréhensible ». Oui, mais comment ? C'est tout l'objet d'une consultation publique qui a commencé récemment.
La secrétaire d'État à l'Enfance Charlotte Caubel a reçu le 2 septembre à Bercy plusieurs associations de protection de l'enfance, la Fédération Française des Télécoms, divers syndicats du secteur du numérique ainsi que des représentants d'Apple, de Google et de Samsung.
« S’il existe déjà des applications ou logiciels de contrôle parental, ils sont insuffisamment utilisés parce que trop complexes, estime dans Le Parisien Jean-Noël Barrot, le ministre délégué chargé de la Transition numérique qui pilote le projet avec Charlotte Caubel. L’idée est donc de proposer, directement dans les paramètres de chaque smartphone commercialisé en France, un dispositif simple pour contrôler le temps passé sur l’écran mais aussi les contenus visibles ou téléchargeables sur l’internet mobile. »
Cette déclaration a de quoi interloquer les clients d'Apple, car l'iPhone intègre des fonctions de contrôle parental depuis des années — sur Android, Google propose Family Link qui prend la forme d'une app à part entière.
En réalité, l'un des principaux objectifs de la loi est que le dispositif soit proposé dès la première mise en service de l'appareil. Là encore, Apple ne devrait pas avoir trop de travail à faire, car iOS 16 va permettre de transférer facilement vers un nouvel appareil les contrôles parentaux liés au compte du jeune utilisateur. Apple aura peut-être des adaptations à faire pour que tout ou partie des fonctions de Temps d'écran soient activables dès la phase de configuration sur un appareil vierge et non lié à une migration de données, mais le gros du travail a déjà été réalisé.
« Nous allons nous appuyer sur ce qui se fait déjà mais en unifiant les meilleures pratiques et en les rendant faciles d’accès parce que les études montrent qu’un parent sur deux ne se sent pas suffisamment accompagné pour gérer cette situation », explique Jean-Noël Barrot.
Les parties prenantes ont un mois pour partager leurs avis sur le projet de décret qui fixera les règles précises à suivre une fois finalisé. Ce décret devrait être publié en début d'année prochaine. Les fabricants auront encore du temps après sa parution pour mettre en conformité leurs appareils. Le contrôle parental « aisément accessible et compréhensible » ne se généralisera donc que dans le courant de 2023.