Tout augmente ma bonne dame ! La taille, d’abord. Apple ne veut plus entendre parler de format « mini » : il vous faudra des poches XXL pour abriter l’écran de 6,7" de l’iPhone 14 Plus, et des poignets XXXL pour porter le boitier de 49 mm de l’Apple Watch Ultra. Le tarif, ensuite. Apple pratique des prix « maxi » : il vous faudra des poches profondes pour charrier les deux milliers d’euros que coutera votre nouveau téléphone et une main gauche qui ignore que la main droite s’apprête à débourser 999 € pour une montre. C’est à croire que Tim Cook voudrait que l’inflation touche aussi les bénéfices de son entreprise.
Une Apple Watch Ultra très grande et très chère
L’entreprise la plus secrète du monde n’a pas réussi à empêcher les fuites de dernière minute, qui ont tout révélé de l’Apple Watch Ultra. Ce modèle devait être la surprise d’une gamme qui n’en est pas une : l’Apple Watch Series 8 ressemble comme deux gouttes d’eau à l’Apple Watch Series 7, à ceci près qu’elle embarque un capteur de température, notamment présenté comme une manière d’améliorer la précision du suivi du cycle menstruel.
Les données collectées par le capteur au contact de la peau sont comparées à celles collectées par le capteur au contact de l’écran pour détecter une élévation de la température basale, qui peut indiquer un coup de fatigue ou une petite infection, mais aussi et surtout la période d’ovulation. Apple agit avec sa prudence habituelle : l’application « Suivi de cycle » permet d’étudier le cycle rétrospectivement, mais se gardera d’annoncer une éventuelle ovulation en temps réel.
La détection des accidents de voiture vient compléter la détection de chutes, deux des seules fonctions, avec le suivi de l’activité, qui restent disponibles dans le nouveau mode d’économie d’énergie. En désactivant l’écran toujours allumé et la plupart des tâches d’arrière-plan, il devrait doubler l’autonomie de l’Apple Watch Series 8, qui atteindra ainsi 36 heures.
Les quatre teintes d’aluminium et les trois finitions d’acier sont reconduites, et sont accompagnées d’une nouvelle collection de bracelets. La rumeur s’était trompée sur la reconduction des partenariats : Nike présente une nouvelle gamme de bracelets et offre ses cadrans à l’ensemble des utilisateurs de watchOS 9, et Hermès propose un nouveau cadran et deux nouveaux bracelets évoquant les activités équestres de la maison française.
L’Apple Watch SE fait un pas en avant, en reprenant le châssis et la puce de l’Apple Watch Series 8, mais aussi un pas de côté, avec un fond de boite en composite de nylon. Cette montre en plastique, ou presque, s’adresse surtout aux enfants. Les parents technophiles peuvent précommander ce nouveau modèles dès aujourd’hui pour 299 € et une livraison à partir du 16 septembre prochain.
Mais venons-en à l’Apple Watch Ultra, « la montre la plus résistante » jamais conçue par la firme de Cupertino. Elle prend la place de l’Apple Watch Edition au sommet de la gamme, et reprend son boitier en titane, tout en inaugurant une apparence massivement sportive. Les courbes laissent place aux arêtes, comme celles de l’anneau de titane et de la couche de saphir qui protègent l’écran de 49 mm, « le plus grand jamais intégré à une Apple Watch ».
Le plus lumineux, aussi, capable d’émettre 2 000 nits pour contrer les reflets du soleil. Le soir venu, le nouveau cadran Wayfinder bourré d’informations virera au rouge, pour ne pas éblouir les activités nocturnes. Apple a travaillé chaque détail avec l’aide de sportifs et d’aventuriers : la couronne et le bouton sont placés à l’abri d’un protège-couronne imposant, mais sont plus faciles à manier avec des gants, et une touche d’international orange signale le nouveau « bouton d’action » personnalisable.
Les trois microphones assurent une captation parfaite sous les vents des sommets, et le grand hautparleur peut retentir à 86 dB pour vous signaler à 150 mètres à la ronde. En plus des réseaux cellulaires, l’Apple Watch Ultra capte les bandes L1 et L5 des satellites GPS pour améliorer la précision de la géolocalisation. Vous vous éloignez du chemin prévu ? Votre montre enregistrera automatiquement une trace, qui vous permettra de revenir sur vos pas.
Apple présente trois bracelets conçus pour autant d’activités. Les grands randonneurs utiliseront la boucle alpine aux couches de tissu d’un seul tenant, qui se ferme avec un crochet en G taillé dans un bloc de titane. Les fondus de trail préfèreront le bracelet de textile légèrement élastique, qui se resserre comme une bretelle de sac. Mais les plongeurs sont gâtés.
Outre un bracelet en élastomère tubulaire qui peut passer au-dessus d’une combinaison, ils profiteront du renforcement de l’étanchéité de l’Apple Watch Ultra, qui peut plonger à 100 mètres. Apple s’est attaquée à la norme EN13319 pour faire certifier sa montre comme un ordinateur de plongée, qui observe la descente et calcule les paliers de décompression.
Et l’autonomie ? Le grand boitier accueille fort heureusement une grande batterie, qui promet 36 heures de fonctionnement, et jusqu’à 60 heures avec un nouveau mode optimisé qui sera disponible dans quelques mois. Apple ouvre les précommandes dès aujourd’hui pour :
- 299 € pour l’Apple Watch SE
- 499 € pour l’Apple Watch Series 8 en aluminium
- 849 € pour l’Apple Watch Series 8 en acier
- 1 469 € pour l’Apple Watch Series 8 Hermès
- 999 € pour l’Apple Watch Ultra
Les livraisons de l’Apple Watch Series 8 débuteront le 16 septembre, et vous devrez attendre une semaine supplémentaire pour l’Apple Watch Ultra.
L'Apple Watch Series 8 fait monter la température
La nouvelle Apple Watch SE est 20 % plus rapide que la génération précédente
Apple Watch Ultra : une montre renforcée pour 999 €
Un iPhone 14 très cher et très grand
L’iPhone 13 mini de 5,4" est remplacé par… l’iPhone 14 Plus de 6,7". L’iPhone 14 est maintenant le plus petit téléphone de la gamme, ou plutôt le moins grand, avec son écran de 6,1". Les deux modèles utilisent la même dalle Super Retina XDR utilisant la technologie OLED, qui atteint une luminosité de 1 200 nits et un contraste de 2 000 000:1 en pointe. Le châssis est toujours fabriqué en aluminium, et le dos est toujours taillé dans un panneau de Ceramic Shield, décliné dans deux nouvelles couleurs.
De fait, les avancées sont modestes. L’iPhone 14 reprend la puce A15 Bionic de l’année dernière, mais dans la version à cinq cœurs graphiques réservée à l’iPhone 13 Pro. Les deux objectifs coiffent toujours des capteurs 12 Mpx, dont les photosites atteignent 1,9 µm pour capter jusqu’à 49 % de lumière supplémentaire. La caméra True Depth gagne toutefois un système de mise au point automatique, et la stabilisation numérique des vidéos est plus performante dans le nouveau mode « Action ».
Les principales nouveautés viennent de la connectivité. Apple abandonne la carte SIM… aux États-Unis. Les Américains utilisaient déjà des cartes virtuelles sur les réseaux CDMA, et ont rapidement adopté le standard eSIM. Surtout, l’iPhone 14 gagne une fonction d’appels d’urgence par satellite. Il n’est pas question de passer des coups de fil au sommet du Mont-Blanc, mais plutôt de choisir parmi quelques messages prédéfinis, et de pointer son téléphone vers le ciel (et prier) pendant quinze à soixante secondes.
Apple offre deux ans de connectivité, mais ce service ne sera pas disponible avant le mois de novembre, et seulement aux États-Unis et au Canada. Ajoutez un flash un peu plus lumineux, un accéléromètre renforcé pour détecter les accidents de voiture, et vous avez fait le tour des nouveautés. L’iPhone 14 et l’iPhone 14 Plus pourront être précommandés dès vendredi au prix de :
- 1 019 € pour l’iPhone 14 avec 128 Go de stockage
- 1 149 € pour l’iPhone 14 avec 256 Go de stockage
- 1 409 € pour l’iPhone 14 avec 512 Go de stockage
- 1 169 € pour l’iPhone 14 Plus avec 128 Go de stockage
- 1 299 € pour l’iPhone 14 Plus avec 256 Go de stockage
- 1 559 € pour l’iPhone 14 Plus avec 512 Go de stockage
Les tarifs ont à ce point augmenté que la firme de Cupertino préfère maintenant présenter le montant de la mensualité du paiement en 24 fois…
Apple acte la scission de la gamme : alors que l’iPhone 13 Pro n’était pas grand-chose de plus qu’un iPhone 13 en acier, l’iPhone 14 Pro est sensiblement différent de l’iPhone 14. Une pilule prend la place de l’encoche : cette « ile dynamique », Jony Ive a visiblement laissé les coordonnées de son dealer à Alan Dye, brouille les frontières entre le matériel et le logiciel. Les capteurs sont placés derrière la dalle, et fondus dans une zone de pixels éteints.
Cette pilule essentiellement logicielle peut s’agrandir pour former la bannière de notification des appels, pour afficher le niveau de charge, ou même pour conserver les contrôles de lecture sous la main. C’est une manière élégante de masquer les capteurs, tout en reliant les deux « oreilles » de la barre d’état, heure à gauche et batterie à droite.
Les contenus de l’« ile dynamique » font écho aux « activités en direct » qui prennent place sur l’écran d’accueil, qui peut désormais rester allumé en permanence, grâce aux progrès des contrôleurs LPTO capables de rafraichir l’affichage seulement une fois par seconde. L’iPhone 14 Pro se comporte ainsi comme une Apple Watch : le fond d’écran est estompé, l’heure et les widgets restent clairement visibles, tout comme les « activités en direct ».
L’écran de 6,1", qui passe à 6,7" sur l’iPhone 14 Pro Max, atteint 1 600 nits lors de la reproduction de contenus HDR et jusqu’à 2 000 nits sous le cagnard. La puce A16 Bionic est à la manœuvre : gravée à 4 nm, elle comporte deux cœurs performants et quatre cœurs économes, ainsi que cinq cœurs graphiques et seize cœurs dédiés à l’apprentissage profond, mais n’est pas beaucoup plus puissante que la puce A15 Bionic.
Elle intègre surtout un nouveau processeur de traitement de l’image, qui produit des images de 12 Mpx par l’intermédiaire d’un binning 2×2 des données du nouveau capteur de 48 Mpx (lire : Tout ce qu’il faut savoir sur le pixel binning, la combine pour améliorer les photos). L’appareil principal possède une optique à sept éléments de 24 mm, avec une ouverture de ƒ/1,78, et un système de stabilisation par déplacement du capteur de seconde génération.
Les deux autres appareils, un ultra-grand-angle de 13 mm et un téléobjectif de 77 mm, conservent leurs capteurs de 12 Mpx. L’ensemble du système photographique profite de nouveaux composants électroniques et de meilleures optiques pour recevoir jusqu’à deux fois plus de lumière — le flash plus puissant fera le reste quand elle manque vraiment. Comme son petit frère, l’iPhone 14 Pro peut se connecter aux satellites et détecter les accidents de voiture.
Si la présentation est si précoce cette année, c’est qu’elle permet d’ajouter une semaine de ventes pendant le quatrième trimestre fiscal, et ainsi de tempérer la comparaison avec l’année passée, lorsque la pleine reprise de l’activité mondiale avait propulsé le chiffre d’affaires de la firme de Cupertino vers de nouveaux sommets. Ce contexte, auquel il faut ajouter la poussée inflationniste et la parité entre l’euro et le dollar, explique la franche augmentation des prix :
- 1 329 € pour l’iPhone 14 Pro avec 128 Go de stockage
- 1 459 € pour l’iPhone 14 Pro avec 256 Go de stockage
- 1 719 € pour l’iPhone 14 Pro avec 512 Go de stockage
- 1 979 € pour l’iPhone 14 Pro avec 1 To de stockage
- 1 479 € pour l’iPhone 14 Pro Max avec 128 Go de stockage
- 1 609 € pour l’iPhone 14 Pro Max avec 256 Go de stockage
- 1 869 € pour l’iPhone 14 Pro Max avec 512 Go de stockage
- 2 129 € pour l’iPhone 14 Pro Max avec 1 To de stockage
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