Euroconsumers, une coalition européenne d'organisations de défense des consommateurs lance deux actions de groupe contre Apple. En cause, l'affaire du ralentissement des iPhone en 2017 pour laquelle 60 € de dédommagement sont réclamés pour chaque client concerné.
Ce dossier continue de poursuivre Apple et se déplace à nouveau en Europe et plus particulièrement en Belgique et en Espagne. Les associations TestAchats et OCU veulent obtenir réparation pour les propriétaires d'iPhone 6/Plus et 6s/Plus, sous la forme d'au moins 60 € par client lésé dans ces deux pays.
En Belgique, TestAchats a mis en ligne un formulaire pour que les utilisateurs intéressés se manifestent. Il s'agit pour ces associations d'obtenir à leur tour ce qui a été accordé dans d'autres pays.
Aux États-Unis, en mars, Apple a déjà versé 500 millions de dollars dans le cadre d'une poursuite collective de consommateurs. 113 autres millions se sont ajoutés le mois dernier pour éteindre une plainte de plusieurs États américains. En Italie, au mois de mai, Apple a déboursé 10 millions d'euros après une plainte de l'autorité de la concurrence italienne. En France, en février, c'est la DGCCRF qui a infligé une amende de 25 millions d'euros.
Des organisations italiennes et portugaises devraient se joindre à ce nouvel effort d'Euroconsumers pour obtenir réparation directement auprès des consommateurs. Il s'agit de rebondir sur ces diverses décisions : « Nous estimons que les consommateurs belges ont le droit d'être traités avec le même respect et la même équité que les consommateurs américains et qu'à ce titre, ils méritent d'être indemnisés » déclare Julie Frère, porte-parole de TestAchat.
Les arguments développés jouent, avec quelques raccourcis, sur la notion d'obsolescence programmée. Pour ces associations, ce bridage des performances des iPhone avait pour seul but de pousser à leur remplacement ou celui de leur batterie :
Apple a procédé à des mises à jour discrètes des software de ses modèles d’iPhones 6 afin de masquer des problèmes de performance de la batterie, sachant que cela allait causer des ralentissements à ses téléphones portables, des pertes de performance et même des arrêts non souhaitées. Ce faisant, Apple a poussé les consommateurs à renouveler leurs iPhones.
Une explication passablement tendancieuse puisque ce bridage avait au contraire pour objectif d'éviter ces extinctions inopinées sur des modèles (iPhone 6, 6s et SE) dont la batterie ne supportait plus des pointes de vitesse du processeur. Il s'agissait moins de pousser au changement d'un téléphone que de tenter de prolonger son utilisation malgré l'état de la batterie.
Mais Apple paie ici la manière dont elle a géré ce changement technique, en l'imposant sans l'annoncer ni l'expliquer, au travers d'une mise à jour système comme on applique régulièrement sans se poser de questions. Un bel accident industriel en termes de communication et une note salée à la clef.
Trois ans plus tard, lorsqu'Apple a ajouté un outil de gestion du vieillissement de la batterie dans macOS, elle l'a détaillé auprès des médias avant qu'il n'apparaisse dans une bêta. La leçon avait été apprise mais elle n'en a pas fini avec les conséquences de cette bourde.
Source : Euroconsumers