Alors que Donald Trump vient d'exhorter Apple à déverrouiller les deux iPhone du tueur de la base militaire de Pensacola, des doutes sont émis au sujet du bien-fondé de la requête similaire du FBI et du ministre américain de la Justice.
Selon plusieurs experts en sécurité et un ancien cadre dirigeant d'Apple interrogés par le New York Times et Bloomberg, il existe des solutions courantes dans le milieu pour déverrouiller des iPhone 5 et 7 (des modèles relativement anciens qui ne bénéficient pas des dernières avancées en matière de sécurité), sans créer de porte dérobée, comme le demandent les autorités américaines.
Ces solutions pourraient venir de Cellebrite ou Grayshift, deux entreprises qui fournissent aux forces de l'ordre, partout dans le monde, des outils pour extraire des données des iPhone et d'autres smartphones.
Leurs outils, nommés respectivement UFED et GrayKey, tirent parti notamment des failles de sécurité pour faire sauter la limite de saisie de codes de déverrouillage et ainsi procéder à une attaque par force brute.
Le ministre de la Justice William Barr a soutenu que toutes les possibilités avaient été exploitées pour déverrouiller les iPhone, en vain, sans donner de détail sur les tentatives. D'après le New York Times, la frustration et le scepticisme règnent au sein de l'équipe d'Apple chargée de gérer cette affaire sensible, on se demande si les autorités ont véritablement essayé tous les outils de tierce partie.
Quand bien même les dommages subis par l'un des iPhone empêcheraient les outils tiers de fonctionner, les chercheurs en sécurité estiment qu'Apple serait elle aussi bloquée par les dégâts.
Comme l'a encore montré la déclaration de Donald Trump sur Twitter, le gouvernement américain estime qu'Apple n'a pas à décider si elle veut bien l'aider ou non à déverrouiller ces iPhone. Le respect de la vie privée n'a jamais été un droit fondamental de la Constitution américaine, a déclaré William Barr dans un discours en octobre dernier.
Les dirigeants d'Apple ont été surpris par l'envenimement rapide de cette affaire, qui rappelle celle de San Bernardino en 2016, selon le New York Times. Toujours d'après le journal, Apple se prépare à une bataille juridique avec le ministère de la Justice pour défendre le chiffrement des iPhone.