Donald Trump met un nouveau coup de pression sur Apple, alors que le président américain et Tim Cook sont présents au forum de Davos. Les deux hommes, qui malgré leurs différends entretiennent des relations cordiales, doivent d'ailleurs se voir en tête à tête dans la station suisse. Ils auront ainsi l'occasion de s'expliquer sur la nouvelle polémique concernant le chiffrement de l'iPhone, qui oppose une fois encore Apple au FBI.
Il y a quelques jours, le locataire de la Maison Blanche s'est emporté contre Apple, le constructeur se refusant à déverrouiller les deux iPhone du tueur de la base navale de Pensacola. En substance, Donald Trump demandait un retour d'ascenseur : en échange de l'aide commerciale apportée par les États-Unis, il exige d'Apple une aide dans les enquêtes criminelles.
L'entreprise ne fait aucune difficulté pour épauler le FBI et les forces de l'ordre, mais ne veut pas céder aux demandes répétées et insistantes pour créer une porte dérobée dans ses produits (lire : Pensacola : Apple oppose ses arguments au ministre américain de la Justice).
Le FBI est pourtant en mesure de se débrouiller tout seul sans l'aide d'Apple. Le Bureau a ainsi su déverrouiller un iPhone 11 Pro Max en utilisant un outil tiers. Ce qui laisse à penser que la nouvelle offensive du gouvernement américain est surtout politique et vise à se mettre l'opinion publique de son côté pour faire plier Apple.
Dans une interview à CNBC, Donald Trump explique comprendre « les arguments des deux parties ». « Je pense que nous devrions avoir du chiffrement », poursuit-il, avant d'indiquer que « nous devrions commencer à mettre la main sur quelques uns des "mauvais gars" avec Apple ».
Le président républicain reprend son argument du donnant-donnant — ce qui lui vaut d'ailleurs, dans un tout autre domaine, son procès en destitution — : « Franchement, je les ai beaucoup aidés. Je leur ai donné des exemptions [de taxes douanières] (…) Apple doit nous aider. Et je suis très ferme là dessus. Ils ont les clés de tant d'esprits criminels, et nous pouvons faire des choses ».
La guerre des mots se poursuit donc, à laquelle s'ajoutent les révélations de Reuters sur l'abandon du chiffrement intégral des sauvegardes iCloud sur ordre (peut-être) du FBI. Apple n'a d'ailleurs pas communiqué officiellement sur cette nouvelle malgré sa promptitude à réagir rapidement sur ce genre d'histoires.